Annales des Mines (1882, série 8, volume 1)
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DANS LES ACCIDENTS DE MINES.
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DU RÔLE DES POUSSIÈRES DE HOUILLE
200 doit renfermer 19 grammes de vapeur d'eau. D'autre part, la proportion de vapeur contenue dans l'air extérieur oscille généralement entre 5 et 15 grammes. Par un jour
froid et sec, la quantité d'eau que la ventilation pourra enlever par évaporation de la mine que nous considérons sera de Goo grammes par seconde ou de 54. 000 kilog. par vingt-quatre heures. Il serait certainement très difficile de répandre d'une façon uniforme dans toute une mine une telle quantité d'eau. Il est vrai que bien souvent les mines sont plus ou moins humides ; il y existe des venues d'eau naturelles parfois
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houille s'agglomère aussi de cette façon, mais sa cohésion est généralement assez faible à cause de la grosseur et de l'irrégularité des dimensions de ses grains. Cette cohésion pourrait sans doute être augmentée considérablement en ajoutant à l'eau de l'argile, de la chaux, ou du sel marin qui contribueraient ensuite à durcir lainasse par dessication, carbonatation, ou cristallisation. On ne pourrait évidemment pas espérer que cette agglomération une fois formée pût durer indéfiniment, elle serait détruite plus ou moins rapidement
par les pas des hommes et des chevaux. Il faudrait donc renouveler de temps en temps cet arrosage, surtout aux points où la circulation est active.
beaucoup plus abondantes qu'on ne le voudrait. Les endroits
Il n'est pas besoin de faire remarquer que l'arrosage,
secs et poussiéreux n'occupent que des surfaces relative-
pour être efficace, doit dans tous les cas être fait de façon à
ment restreintes. L'air de la n'aine est généralement humide. Dans ces conditions, qui sont, il faut le reconnaître, assez générales, on pourra e*sàyer l'arrosage avec plus de chances
imbiber d'eau toutes les poussières; celles-là seules qui
de succès ; l'eau s'évaporera moins vite dans une atmosphère humide et aura moins souvent besoin d'être renonvelée.
On a proposé de différents côtés d'ajouter aux eaux d'arrosage du chlorure de calcium. Ce sel déliquescent s'oppose à l'évaporation complète de l'eau, mais la quantité d'eau ainsi enlevée est proportionnelle au poids de chlorure de calcium. On ne peut guère espérer que ce produit retienne beaucoup plus de son poids d'eau ; on voit ainsi la quantité énorme qu'il faudrait en employer et la dépense qui en résulterait. L'eau exerce encore sur les poussières une action spé-
ciale dont on ne paraît pas s'être préoccupé jusqu'ici et qui pourtant fournirait peut-être l'argument le plus solide à donner en faveur de l'arrosage. On sait que toutes les poussières fines qui ont été mouillées s'agglomèrent ensuite par dessiccation ; quelques-unes, comme l'argile, le blanc d'Espagne, la poudre d'émeri prennent même ainsi une dureté assez grande. Nous avons reconnu que la poussière de
auront été mouillées directement pourront être préservées contre l'action du courant d'air. Un filet d'eau qu'on laisserait couler simplement au milieu de la galerie ne
servirait à rien. L'arrosage doit être fait à la pomme d'arrosoir de façon à répandre également l'eau partout, c'est là
ce qui rend son emploi si difficile et ce qui permet de douter qu'il soit accepté jamais d'une façon générale clans la pratique courante des mines. Conclusion. De cette discussion suries moyens pré,ventifs à employer contre les poussières on peut tirer les conclusions suivantes.
Les inflammations des poussières aux lampes à feu nu, qui sont assez fréquentes, peuvent être évitées en remplaçant les lampes à feu nu par des lampes de sûreté ou même par de simples lanternes. Ce moyen préventif est certainement efficace et de plus sa réalisation est facile. Il devra donc être employé dans tous les cas où l'on se trouvera en présence de poussières donnant avec l'air des mélanges inflammables.