Annales des Mines (1882, série 8, volume 1)
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DI.; RÔLE DES POUSSIÈRES DE BOUILLE
Enfin tous les accidents, qu'on peut avec certitude attribuer aux poussières, ont été occasionnés par le débourrage de coups de mines tirés au raz du sol. Des inflammations assez nombreuses se sont bien produites avec des lampes à feu nu, mais elles n'ont jamais eu de conséquences sérieuses.
Les expériences faites sur les poussières viennent confirmer ces faits et en donnent l'explication. Nos expériences ont montré que les poussières, pour être combustibles, devaient provenir de houilles très gazeuses, donnant au moins 5o p. ioo de matières volatiles à la distillation. Cela explique la rareté des accidents de poussières,
car dans le plus grand nombre des mines les poussières ne remplissent pas ces conditions. Tous les expérimentateurs ont reconnu qu'il fallait une quantité considérable de poussières dans l'air pour former un mélange explosif. D'après M. Galloway, ces mélanges devraient être formés de poids égaux de poussière et d'air:, c'est-à-dire contenir dix fois plus de poussières que la quan-
tité qui pourrait être brûlée en totalité. Cette proportion énorme est bien supérieure à celle qui peut se trouver normalement en suspension dans l'air, même aux endroits les plus poussiéreux d'une mine. C'est là une des causes de la
rareté des accidents de poussières. Il faut des circonstances toutes spéciales, une agitation extrêmement violente
de l'air, telle que celle produite par un coup de mine qui débourre, pour soulever des poids suffisants de poussière. Nous avons en outre constaté, ce qu'il était aisé de prévoir, que les poussières se précipitent avec une très grande rapidité et en très grande abondance dès que la cause qui, en agitant l'air, avait provoqué leur mise en suspension, a cessé de faire sentir son action. Nos expériences ont montré encore que la vitesse de propagation de la flamme dans les mélanges est très faible et
même à peu près nulle.
DANS LES ACCIDENTS DE MINES.
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Ces deux faits expliquent le peu d'étendue des inflammations dues aux poussières. Celles-ci se déposent, en effet,
avant que la flamme ait eu le temps de s'étendre dans tout le nuage soulevé. Une seconde conséquence très importante de cette faible vitesse de propagation est que les combustions de poussières ne sont pas explosives. Telle est la principale raison du peu d'importance des accidents qu'elles occasionnent. Le vent produit par leur combustion n'est pas assez violent pour aller soulever plus loin de nouvelles quantités de poussières.
Les poussières qui brûlent ne sont ainsi qu'une partie de celles qui ont été soulevées et allumées directement par
une cause étrangère. Les expériences faites par MM. Hall et Clark sur l'effet du débourrage des coups de mines confirment cette conclusion, car ces habiles expérimentateurs ont reconnu qu'il y a proportionnalité exacte entre la longueur de la flamme, dans une combustion de poussières, et la force des coups de mine qui l'a occasionnée. La conséquence bien certaine de tous ces faits est donc que les poussières, au moins lorsqu'elles sont seules, sont très peu dangereuses. Lorsqu'aux poussières vient s'ajouter une proportion de grisou inférieure à 5 p. ioo, l'aggravation de danger qui peut résulter de cette addition est très diversement appréciée. Conformément aux observations qui nous sont personnelles, nous croyons que cette aggravation est sans importance, et que l'existence, dans la masse gazeuse, d'une proportion de grisou inférieure à 5 p. 100 ne suffit pas pour rendre combustibles des poussières qui ne le sont pas d'elles-mêmes, et n'augmente que fort peu les conséquences produites par l'inflammation de celles qui peuvent brûler dans l'air seul.
Quand la proportion de grisou mélangé à l'air devient suffisante pour produire un mélange explosif, l'addition des poussières mises en suspension dans l'air aggrave certaineTome I, 1882.
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