Annales des Mines (1882, série 8, volume 1)
Page : Image 64
Révision de 4 févr. 2015 05:27:48, edited by Anonymes
110
MÉMOIRE SUR LA FORMATION
DE LA HOUILLE.
certaines couches de houille. Le grand nombre des organes conservés sous forme de téguments donne une idée de la
quantité de gelée végétale qu'on trouve avoir formé la houille en proportion des épidermes qui y sont contenus. Cette gelée n'a pas toujours été si fluide, si homogène, qu'on n'y distingue encore des vestiges d'organisation, soit au microscope, soit simplement à la loupe. Nous aurons l'occasion de revenir sur cet état fossile à propos de la houille mate, de la matière charbonneuse des schistes houillers, et du dopplérite. INDUCTIONS SUR LES CAUSES DE LA DÉSINTÉGRATION ET DE LA DÉCOMPOSITION VÉGÉTALES.
Si l'isolement des organes appendiculaires s'est généralement produit durant la vie des plantes, la désagrégation et la désorganisation n'ont eu lieu qu'après leur mort, par un I;
concours d'influences qu'il s'agit de déterminer par comparaison. Nous connaissons maintenant un terme de la comparaison ; voyons si les données que nous avons sur les
phénomènes actuels nous permettent de remonter à
ces
que dans ce cas on devrait rencontrer des arbres
111
ou
plantes brusquement arrachés, et conservés autrement que
la totalité, on peut dire, des restes fossiles, et l'on ne verrait pas toujours les mêmes plantes dans le même état de fractionnement et de conservation. Tout atteste, au contraire, que le phénomène de division, de désorganisation, et aussi, verrons-nous, celui de dispersion des débris de plantes, a eu un cours paisible, tranquille et régulier. Cependant, dans les quartz de Grand'Croix, il y a des inflorescences fossiles qui sont tombées avant d'avoir joué leur rôle, des rameaux non altérés, des feuilles de Cordaïtes fossilisées vivantes parmi d'autres mortes, et ces débris très rares offrent tellement de contraste avec les autres, que je les attribuerais volontiers à des coups de vent comme ceux qui aujourd'hui brisent facilement les pousses tendres des végétaux serrés comme l'étaient ceux de l'époque houillère. Quoi qu'il en soit, on peut admettre que les végétaux morts
étaient décomposés et désagrégés sur place, et n'étaient entraînés par les eaux que ultérieurement et pièce à pièce.
influences.
Ils ne se présentent pas dans le terrain houiller comme ceux déposés par les cours d'eau dans leur delta, moins
La (I ésintégratinn ales végétaux lucruniliers repousse l'intervention des forces dynanuratonee viuntentes nuises en jeu. par les inondationus on Des fleuves actueis.
encore dans le nord que dans le centre de la France, ce qui
L'état si invariable de mutilation des tiges, leur désorganisation interne, et surtout la désagrégation de la partie ligneuse, sont les effets constants d'actions dissolvantes énergiques. L'opinion ou plutôt la supposition que les forêts carbonifères ont été ravagées de temps à autre par les inondations de grands cours d'eau n'est pas soutenable, parce
élimine une des théories favorites de la formation de la houille aux bouches des fleuves.
La eUllbserwatlion des tiges réduites à Deur écorce
nue doit pas trop surprendre; mais la désagrégation et la dispersion dia bois à l'état de fusain paraît avoir exige /le concours d'iniluences particulièrezneuat énergiques. Relativement à la désorganisation interne si constante des tiges, les géologues ont cru trouver une explication