Annales des Mines (1882, série 8, volume 1)
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DE LA HOUILLE.
MÉMOIRE SUR LA FORMATION
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blés, à l'exclusion d'autres débris, par les eaux qui les ont recueillis en passant sous les différentes Gymnospermes houillères qui devaient vivre en société ou tout au moins dans une station analogue. Au reste les roches où il y a des
INDUCTIONS SUR LES PHÉNOMÈNES D'APPORT ET D'ENFOUISSEMENT DES DÉBRIS VÉGÉTAUX.
Les empreintes couchées dans les roches out été transportées par les eaux de marécages environnants, ou de forêts humides ou inondées leur faisant suite.
souches de Cordaïtes ne contiennent presque jamais les feuilles de ces végétaux, baignés qu'ils étaient à leur pied par les eaux sédimentaires qui en éparpillaient les débris
A voir le mode de conservation, de gisement et de distribution des débris de plantes, on doit tenir pour certain qu'ils ont été charriés par les eaux et déposés avec le limon durci où on les trouve à présent. La forme plate des empreintes suppose un certain flottage. Il y a plus d'un siècle qu'Antoine de Jussieu (*) induisait des empreintes de Saint-Chaumont couchées à plat dans divers sens, qu'elles ont été maintenues sur l'eau c'était pour lui une singularité de voir des empreintes superposées, comme elles le seraient si elles avaient été aplaties par la compression ; mais le père de la méthode naturelle s'est trompé en les faisant venir de très loin. Une autre erreur, de Lindley, causée par l'association des débris de mêmes plantes qu'il croyait avoir vécu près de leurs restes enfouis, vient de ce que cet auteur ne s'est pas rendu compte que la macération a parfois jonché le sol de dépôt des parties détachées d'un même organe transporté par les eaux. La grande quantité de Lepidostrobus ou de Trigonocarpus trouvés rassemblés par places en Angleterre n'est pas davantage, comme l'a prétendu le Dr. Buckland, une preuve qu'ils sont tombés sur place, car le plus souvent les fruits et graines sont éloignés des autres parties ayant appartenu aux plantes dont ils proviennent, et différents genres de graines ont été rassurai-
rassemblé les débris de plantes fossiles, et les ont classés comme par une sorte de préparation mécanique, en les entraînant dans les bassins de dépôt. Les parties caduques ou détachées ont dû généralement être recueillies par les eaux recouvrant le sol des forêts humides ou ruisselant sur les terres basses, car les frondes de fougères ne sont pas crispées et les empreintes ne se présentent pas comme si ILS végétaux se fussent desséchés à l'air ou eussent pourri su: terre sèche avant d'être entraînés; elles ne sont pas différemment conservées comme si elles provenaient les unes de forêts de terre sèche et les autres de forê,ts marécageuses. De plus, les mêmes empreintes notamment celles de Pecopteris, se rencontrent dans toutes les roches, avec toutes sortes d'espèces marécageuses, et elles sont parfois accumulées en masse comme les débris de plantes sociales. Ils sont rares les restes fossiles que je n'ai trouvés qu'un petit nombre de fois et comme par exception, dans le gore blanc ou la
(*)
Mémoires de l'Académie royale, 1718, p. 290.
loin du lieu natal.
Il faut alors admettre que les eaux ont isolé, trié ou
brèche; et encore, on les rencontre avec des empreintes ordi-
naires. Or, tous les genres de graines se trouvant avec celles-ci, il est donc peu probable qu'elles aient été en partie amenées par des cours d'eau de lieux secs d'où ne nous serait parvenu aucun autre débris tel que feuilles rongées à l'air ou recroquevillées. Cependant on ne pourrait raisonnablement soutenir qu'il
n'y avait pas de végétation de terres en peate, car dans