Annales des Mines (1882, série 8, volume 1)
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DE LA HOUILLE.
MÉMOIRE SUR LA FORMATION
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La matière végétale formant la houille est la même qui noircit les schistes et les rend plus ou moins charbonneux.
toute la masse, ils sont uniformément pénétrés de substances charbonneuses ; ils alternent d'ailleurs avec des lits ou veines de roches grises ou blanches, et des barres de schistes jaunes stratifient souvent la houille. Jusqu'à un certain point, comme origine, les schistes noirs
Je crois non seulement, avec l. Gceppert, que la couleur noirâtre des schistes houillers est exclusivement due à des restes de plantes extrêmement ténus, tels que des cellules
par leurs matières organiques représentent la houille à laquelle on les voit souvent passer; les splint-coal terreux de l'Oural, compactes, à particules végétales très délayées e renfermant beaucoup de macrospores, rejoignent ces deux
isolées, des spores, etc. , mais encore à de la matière végétale apportée sous forme d'humus, comme en témoignent encore certaines argiles schisteuses noir-jaunâtre. Je connais des
terres ligniteuses imprégnées d'humus, qui rendent bien compte de la dissolution et division dans lesquelles ont été mélangées les substances végétales des schistes noirs. Les plus foncés d'entre ceux-ci peuvent provenir de vase de marais, ceux privés de débris végétaux discernables de vase d'étang noircie par une quasi-dissolution de matière végétale. Une eau blonde comme celle sortant des tourbières ou marais a suffi pour donner au limon durci la couleur sombre des schistes gris-brun. Je crois, avec MM. Dawson et Bischof, que les matières noircissantles schistes ont été transportées mélangées au limon et déposées ensemble dansles aires de dépôt. On ne peut les attribuer à une distillation lente de la houille, bien que ce soit près de cette dernière que gisent le plus souvent les schistes les plus charbonneux, parce que, indépendamment des parcelles et particules végétales qu'ils renferment dans plates diverses empilées régulièrement, sans feuilles interposées. En Westphalie il y a des veines stratifiées par des écorces et sillons nombreux de fusain. A Concordia (Oberhausen), le charbon clair
et pur des trois couches L, 3, 0, a des filets schisteux (plus ou moins remplis d'empreintes plates et couchées de Sigillaires) qui passent au charbon. La houille de Communay est formée de téguments et de feuilles et korees de Cordaïtes plus ou moins séparés par des interpositions parallèles de houille amorphe.
roches.
La houille amorphe comme origine est l'équivalent «les schistes bitumineux. De même que le boghead, les schistes bitumineux accom-
pagnent souvent la houille à longue flamme et alternent avec les roches houillères. Ils sont non moins souvent en rapport avec les combustibles récents, par exemple à Steyerdorf à côté du stipite, à Sarladais (Dordogne) près d'un lignite wealdien, à Manosque au-dessus d'une série de lignites tertiaires. Je dis qu'ils leur sont équivalents. En effet, le lignite maigre schisteux de Manosque rappelle physiquement le schiste bitumineux. La houille de Buxières (Allier) , à part des filets brillants, a le feuilleté du schiste bitu-
mineux, la matière charbonneuse y est seulement plus concentrée ; elle renferme des Stigmaria et passe à la houille. Un schiste très bitumineux du toit de la grande couche de Commentry est intermédiaire entre la houille mate de cet endroit et le schiste bitumineux d'Autun ; il se rapproche de la houille de Bert qui renferme aussi des écailles de poisson.
Ce n'est donc pas sans raison que Dufrénoy et Elie de Beaumont (*) ont considéré les couches de schiste bitumineux comme représentant des couches de houille. Aux (*) Explication de la carte géol. de France, I, p. 676.