Annales des Mines (1882, série 8, volume 1)
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MÉMOIRE SUR LA FORMATION
DE LA HOUILLE.
environs d'Autun, ils alternent avec des schistes non bitumineux ; les lits constitutifs des couches sont séparés par des colles ou des veines d'argile, tout comme les lits de
dans les couches de charbon ; des mises ou très petits lits de houille en paraissent entièrement formées, ou plutôt ne montrent que cette forme végétale dans les nombreux joints de stratification qui sépare la bouille amorphe. Je devais examiner ce fait, principalement dans les terrains houillers dits marins. Voici les observations que j'ai faites récemment en Pologne et en Westphalie. En Westphalie, à Concordia, la houille stratifiée par des filets nerveux comme celle de Saint-Étienne, présente de minces nerfs où courent des Stigmaria pourvus de radicules ; dans la couche Zollverein, veines ternes avec Stigmaria ; dans la couche Ilibernia, veines de schistes charbonneux renfermant du fusain et des macrospores, avec Sagmaria en place. Il y a des Stigm aria dans le charbon pur .de Bochum, entre les grandes écorces aplaties de Sigillaires. Dans le charbon de Shamrock, on voit intimement entremêlés écorces, parcelles, fusain et Stigmaria. Dans la Pologne russe, à Dombrowa, une grande couche de 10 à 15 mètres d'épaisseur commence en bas par un banc
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houille.
J'ai lieu de croire que c'est un dépôt d'argile et d'humus intimement mélangés, et pour cela je m'en rapporte à certains lignites fissiles récents, qui formeraient certainement des schistes bitumineux s'ils subissaient les transformations voulues. Tel est un lignite brun fissile de Bonn, à texture de schiste bitumineux; telle est encore une argile ligniteuse lacustre finement stratifiée de Salzhausen (Hesse); le schiste bitumineux jaune de Menat (Puy-de-Dôme), fissile, contenant des paillettes végétales plus ou moins apparentes, est surtout de nature à le démontrer.
il n'y a de végétaux en place dans la houille
que des rhizomes interstratillés de Stig. maria.
Les écorces ne se trouvent pas dans la houille disposées comme si les organes des plantes étaient tombés en ruine sur place ; et ce que M. Dawson appelle la latnination du charbon n'est pas produit, comme il le veut, par la super. position de générations successives de troncs mous désorganisés, de feuilles tombées, de plantes herbacées ,et de racines que la plus petite inondation ou même seulement les eaux de pluie auraient répandus en minces couches, parce que dans ce cas la houille serait traversée perpendiculairement ou au moins obliquement à la stratification par des racines et souches diverses. Nous verrons bientôt, en effet, qu'aucune des racines pivotantes qu'on observe au toit ou au mur de quelques couches, n'a pénétré dans celles-ci, dans .le charbon même.
Mais il y a beaucoup de Stigrnaria aplatis et couchés
de boghead charbonneux lourd, dit Szy ber, qui n'est pas net-
tement séparé du mur schisteux noir à Stigmaria; dans ce banc formé d'une vase végétale noire, apportée par les eaux, ont poussé des Stigmaria, d'abord isolés dans la partie in-
férieure, puis rapprochés et condensés dans des veines de houille plus claire situées au-dessus, de telle manière qu'on pourrait croire toute la couche formée sur place ; mais
quelque serrés qu'ils soient, à certains horizons, on remarque que ces rhizomes n'ont formé qu'une petite partie du charbon ; une masse importante de la couche est composée de matières ligneuses délayées et de boues végétales que stratifient quelques écorces et de nombreux sillons parallèles de
fusain ; dans la partie supérieure de la couche, le charbon présente en outre une grande quantité de points bruns qui sont des macrospores amenées pêle-mêle avec les substances végétales; au reste dans cette partie il n'y a plus de