Annales des Mines (1882, série 8, volume 1)
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MÉMOIRE SUR LA FORMATION
DE LA HOUILLE.
que la seule tige que j'ai reconnu avoir été transportée dans la mer tertiaire du Bas-Dauphiné avec un peu de terre retenue par les racines, a celles-ci rompues près du tronc, et l'ensemble de la plante est comme perdu dans la molasse sans liaison avec elle.
La disposition horizontale des radicules extrêmement délicates, vingt-cinq fois plus fortes que celles des Eguiselum vivants, sortant perpendiculairement des rhizomes compliqués de Calamites Suckowii, ne permet absolu. ment pas de supposer qu'elles n'ont pas poussé dans la vase ultérieurement transformée en schiste où on les trouve
en grand nombre dans une position naturelle de croissance.
La tige charbonneuse enracinée (fig. 4, Pl. II), montre, outre de petites racines rameuses (a) qu'elle envoie de tous côtés, de grosses racines (b) longues, rayonnantes dans le plan de deux dessolardes ; la base de la tige se résout en racines nombreuses très ramifiées. 11 est visible que toutes ces racines, y compris le pivot, se sont développées dans la roche où on les trouve. Je signalerai encore une tige ligneuse remarquable, que
la structure du bois rattache au genre Paliroxylon :
elle
présente (A, fig. 2,P1. II) plusieurs étages de grosses racines qu'elle a poussées dans les schistes. A la partie supérieure
de l'entre-deux de couche de houille, qu'ont pénétré ces racines ligneuses, existent des tiges ligneuses couchées (K)
s'y rattachant. Il n'y a que les souches de Cordaïtes qui pourraient donner prise à la suposition contraire, parce qu'elles tallaient comme celles des sapins dans les forêts humides. Mais lorsqu'on les observe attentivement, on voit facilements que les racines inférieures ont percé les sédiments déposés, comme l'indiquent les croquis, fig. 5, 6 et 7,
Pl. II, démontrant en outre que la tige
(fig. 7), autour
de laquelle change la roche, s'est développée pendant le
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dépôt. Personne ne comprendrait que la souche (fig. 5) épanouie sur le grès dans lequel elle envoie quelques racines, ne se soit pas développée sur place.
Si l'on a dit que les troncs syringoclendroïdes sont dépourvus de racines à la base, c'est, je crois, parce qu'on ne les a pas observés avec assez d'attention. Enfin, il est évident que les radicelles rameuses qui traversent si souvent les roches dans tous les sens, qu'elles soient traînantes ou plongeantes, il est évident, dis-je, que perçant parfois des empreintes couchées, elles sont dans leur endroit natal, car elles sont pourvues de fibrilles perpendiculaires à leurs extrémités. I. - FORÉTS FOSSILES.
M'étant étendu à un autre endroit (Flore carb., p. 529) sur les forêts fossiles, j'ai peu d'observations nouvelles à présenter après le résumé suivant de leurs caractères généraux.
Je veux seulement rappeler que dans les forêts fossiles à sol multiple composées principalement de Calamites, Calamodenclron et Psaronius, les arbres se développaient successivement à différents niveaux dans un sol mobile sujet à élévation incessante par un apport continuel de sédiments ; que les Calamites et Calamodendron y surgissaient à tout
moment, tandis que les Stigmariopsis, Pododendron et quelques Psaronius, avaient besoin d'un arrêt de la sédimentation pour croître et prospérer. Les racines sont toujours peu développées, comme celles des arbres qui poussent dans un sol minéral sans humus. Les troncs debout ne s'enracinaient pas profondément, sans doute par besoin de se pourvoir d'oxygène au moyen des racines. Beaucoup de souches expalmées n'étaient pas plus enterrées que les racines ligneuses dans les forêts humides
de l'équateur. Je dois cependant en excepter quelques