Annales des Mines (1882, série 8, volume 1)
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MÉMOIRE SUR LA FORMATION
forêts fossiles superposées. Cette proposition a une grande importance pour expliquer la formation de nos bassins houillers du centre de la France.
Les plantes carbonifères ne sont représentées que par quelques types peu répandus dans les forêts fossiles. A part les Calamites debout, très répandus par leurs rhizomes dans les couches houillères, toutefois très rares en Bohême d'après ce que m'a dit M. Stur, les Calamodendron ne sont généralement représentés que par des tiges moyennes, dont l'enveloppe de houille représente le bois
indistinctement converti avec l'écorce. Je n'ai pas encore trouvé de souches d' Arthropitus. Les Psaronius in loco natali
prennent dans leur partie supérieure des formes de Ptychopteris, et je n'ai vu qu'une mince tige debout de Caulopteris. Les Aulacopteris n'ont qu'exceptionnellement pris racine dans les dépôts houillers. Il est vrai qu'il y a beaucoup de souches de Cordaïtes, contrairement à la vraisemblance qui avait fait supposer que, par la densité du bois et la min-
ceur des éléments anatomiques, les Dadoxylon avaient dû se développer en terre ferme et sèche. Mais les Sigillaires vraies n'ont pas encore été rencontrées, il en est de même des Lepidodendron, dont je n'ai jamais pu trouver les racines ni les rhizomes. Bref, si les grands groupes de végétaux ont chacun quelques représentants enracinés dans les roches, le plus grand nombre des genres de plantes ayant formé la houille et encombrant les schistes, vivaient en dehors des aires de dépôt occupées actuellement par les bassins houillers.
DE LA HOUILLE,
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Cependant toutes les plantes houillères partageaient la même station. NOUS avons cherché plus haut à induire de la distribution des empreintes qu'elles provenaient de forêts inondées ou marécageuses et qu'il ne devait presque pas y avoir de
plantes de terres sèches. Cette proposition demande à être corroborée avant de s'en servir pour esquisser un aperçu de la topographie des contrées carbonifères. La flore fossile n'étant comparable à aucune de celles qui vivent aujourd'hui, nous ne pouvons tirer de conclu-
sions touchant la station des plantes et la configuration du sol, tandis que de la connaissance de la flore des lignites du Tyrol on a pu avancer que le pays, à l'époque tertiaire, présentait généralement des collines et terres sèches comme aujourd'hui la Nouvelle-Hollande. Pour présumer ce que pouvaient être les circonstances topographiques à l'époque houillère, il faudrait posséder, avec la connaissance com-
plète des plantes fossiles, les lois de dépendance de la structure et habitus avec le sol et le milieu ambiant comme avec le climat.
On sait que les cryptogames ne vivent bien que dans les
lieux humides, et l'on peut croire que les Psaronius se plaisaient dans les bourbiers comme aujourd'hui les fougères en arbres dans les marais intertropicaux. Mais aurait-on jamais cru que les Cycaclinées houillères croissaient
en terrain humide alors que les vivantes recherchent les stations arides et sableuses ?
Heureusement je puis suppléer à l'insuffisance de l'analogie sous ce rapport par mes observations directes. Les empreintes couchées dans les roches se rapportant génériquement aux souches en place dans le terrain houiller, il est probable que toutes les plantes houillères vivaient dans des conditions analogues, sur un sol inondé,