Annales des Mines (1882, série 8, volume 1)
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MÉMOIRE sun LA FORMATION
DE LA HOUILLE.
ou plutôt sur des plaines marécageuses, d'après les habitudes de leurs alliés chétifs du monde vivant, car sur terre sèche, leurs débris se seraient transformés en terreau et ne nous seraient parvenus qu'exceptionnellement en bon état. En effet, leurearactère uniforme est celui de tiges droites élancées, très serrées, comme les arbres dans les marais côtiers de Madagascar. Les .Calamodendron, représentés par d'énormes moules médullaires, poussaient ,comme des tubes cloisonnés gigantesques de la même manière que les bambous des jungles à Java. Les radicules de o.m,o1 à Om,02 du Psaronius giganteus, réduites à l'épiderme, les racines de orn,o3 à om,o4 de .Calamophyllites à l'état d'un !épiderme et d'un tube cannelé à l'intérieur dénotent une végétation aqueuse. Il y a des Arthropitus entre le bois et l'écorce desquels le tissu est lacuneux comme celui des plantes d'eau. L'épaisseur des feuilles normales ,de DoIeropteris et la grandeur de leurs fibres vasculaires ne se -retrouvent que dans les plantes des marais des pays .1cIlauds. Les Codonospernum .étaient munis d'une vessie natatoire pour répandre une espèce aquatique.. E n'y a pas jusqu'aux insectes de Commentry qui ne dénotent, par leur nature et leur grande taille, beaucoup d'eau et de .grands marécages sous un climat torride. .0n a supposé ,cru'en dehors des terres de bas rivages, ou de la végétation houillère amie des eaux, propre à la formation de la houille, comme certaines plantes vivantes le sont à la tourbe, il y avait une végétation de collines ou de hauteurs. M. Hooker, remarquant que les conifères ne gisent presque jamais dans l'argile schisteuse , croit qu'elles ne vivaient pas associées aux Sigillaires eu autres
plantes qui abondent dans les schistes et la
houille.
M. Dawson, ne trouvant les Dadoxylon que dans les grès, en a inféré que c'étaient des arbres de hautes terres, tout
en admettant que les :t'ordalies (qui n'en sont que
les
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feuilles d'après mes recherches) vivaient largement clans les marais houillers. M. Geinitz a placé dans des endroits élevés ses Noeggerathia qui ne sont que des Corddites.
Mais les souches de Cordaïtes sont communes dans le terrain houiller supérieur. Il est vrai qu'a côté d'empreintes
de plantes de marais ou de rivage,
il
y n, couchés
dans les roches, des débris ligneux à texture très dense de Calamodendron, mais nous avons rencontré en place ceuxci près des autres dans les forêts fossiles.
La végétation houillère est exclusivement aquatique et marécageuse. La dispersion des débris fossiles dans les roches m'a déjà fait soupçonner que la végétation houillère était exclusivement aquatique dans le sens restreint du mot, conformé-
ment aux indications fournies par les caractères botaniques.
Les souches en place indiquent ,cle leur côté qu'elles pouvaient vivre sur terrain inondé et que toutes les plantes partageaient la même station humide. Il est donc très probable que la .végétation houillère qui est aérienne se développait dans des marécages voisins des bassins de dépôt, les Stigmaria seuls, presque aquatiques, peu et rarement transportés, ayant pullulé dans les bassins.
Je ferai encore remarquer à ce sujet que les plantes avaient une tendance marquée à se propager par les rhizomes, comme le font les plantes d'eau : sans parler des Calamites, les Sigillaires pouvaient se reproduire par le concours des Stigmaria, les Lepidôdendron par les Halonia, d'après les recherches de mon ami M. Renault. Les Calamedendron eux-mêmes, tomme les Bornia, d'après des observations récentes, me paraissent avoir pu se multiplier par des rhizomes très particuliers (fig. 3, PL rampant dans les joints de stratification, ramifiés et striés