Annales des Mines (1882, série 8, volume 1)
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MÉMOIRE SUR LA FORMATION
DE LA HOUILLE.
Tous les mineurs savent bien que les couches de houille sont nettement limitées en bas et ne sont pas liées à, leur sole ; à la jonction est souvent interposée une mise d'argile noire. Aussi aucun tronc debout dans le mur ne s'élève-til dans la couche : ils s'arrêtent à. la séparation tranchée du mur comme à- une clessolarde. l'ai constamment vérifié ce fait, comme les géologues anglais eux-mêmes, qui n'ont cité qu'un seul cas de Sigillaire s'élevant du mur de la couche Albert dans cette Couche, au dire de M. Ray (*) . En Belgique et dans le Nord de la France, les couches sont souvent sépa-
Cependant M. Brown a suivi des racines de Sligmaria descendant jusqu'à la surface du charbon, mais s'étalant au-dessus. De la Bêche parle du même fait en disant que des Sigillaires se sont développées dans un sol argileux
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rées du mur de même que du toit, et subdivisées par des schistes argileux, tendres, noirs, charbonneux, luisants et écailleux. M. de la Bêche (**) a constaté, entre le sous-sol à Stigmaria et le charbon, une ligne de contact fortement marquée. A ce sujet, je ferai remarquer que les troncs debout ne
traversent pas les moindres mises de houille. Je ne connais d'exception à ajouter a celle unique signalée par M. Binney d'une tige de conifère traversant du grès, de l'argile et un lit de houille, qu'un ou deux Calamodendrea rhizobola dontla
tige et les racines passent au travers d'une mise de houille schisteuse, comme l'indique la fig. t , PI. IV. Sur les falaises de la Nouvelle-Écosse, Lyell et Logan ont rapporté que les tiges debout ne traversent pas les veines de houille les plus minces, Mais d'après M. Le. Souches au toit des couches de houille. gain, elles paraissent s'être développées sur les lits de houille où, dit M. Gceppert (***) , les racines semblent se perdre, ce
qui, avec l'absence prétendue de racines au pied des Syrifigodendr on, a fait supposer qu'elles ont produit les veines de charbon sur lesquelles elles reposent. On connaît en Stailordsbire une suite d'étages d'arbres debout séparés par des lits de houille, et l'on prétend que leurs racines ont formé ceuxci par cela même que ces racines reposent dessus. (*) Binney, Ment lit. phil. Society of Manchester, 1848, VIII, i77 (**) iiiein. of the geological Survey, 18h6, 151. (***) Abhandlung der Steinkohlen, p. 1.50.
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immédiatement situé au-dessus de la végétation qui a fourni la houille d'une veine inférieure. Le fait est, comme l'expriment les fig. 2 et 3, Pl. IV, que les racines ne se sont pas enfoncées dans la masse de végétaux en décomposition qui ont formé la houille. Au toit des couches et reposant sur elles, les Syringodendron forment des cloches plus ou moins évasées, étalant et épanouissant leurs racines
rampant sur le charbon sans jamais y pénétrer (C, fig. 2, Pl. II); à bien les observer, on voit à la base les racines s'étendre sur la couche dont elles sont généralement séparées par une croûte de schiste. J'ai examiné avec la plus grande attention un grand nombre de souches au toit de beaucoup de couches de charbon, et j'ai toujours et constamment observé que les racines ne s'y enfoncent pas, même lorsqu'elles touchent la houille. Ainsi au toit de la deuxième couche Malafolie, j'ai vu (fig. 2, PI. IV), à côté d'un Psaronius B reposant sur le faux toit, un Syringodendron A étalé sur la couche de
manière à faire croire que ses racines sont fondues au charbon; mais, remplies de grès fin et déprimées, elles n'en font réellement pas partie. La houille est d'ailleurs parfaitement stratifiée au-dessous, et les empreintes couchées au sommet de la couche n'appartiennent pas aux arbres qui se dressent au-dessus. Les souches en place au-dessus des couches de charbon en sont au reste souvent séparées par un banc de schiste, comme le montre la fig. 5, Pl. IV. C'est toujours clans le faux toit qu'elles ont pris racine. Souches dans les entre-deux des couches de houille. A part les Stigmaria qui ont poussé dans toutes les roches, on n'a constaté nulle part dans aucun pays de souches en place au milieu de la houille même, les rares Psaronius que
j'y ai vus sont dans la même position que tous les autres