Annales des Mines (1882, série 8, volume 1)
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MÉMOIRE SUR LA FORMATION
DE LA HOUILLE.
débris de plantes, c'est-à-dire couchés et amenés là par
Il est bon de savoir -à ce sujet que, même dans les tourbières, les arbres ne prennent pas racines dans la tourbe mais plutôt au-dessous d'elle ; les arbres qui poussent dessus sont très chétifs. Nous avons vu d'un autre côté que les couches de houille, indépendantes de la végétation de leur toit, le sont également de celle de leur mur, duquel, en effet, elles sont généralement séparées par un joint argileux, sinon par du schiste charbonneux. D'ailleurs les radicules qu'on y voit souvent appartiennent à des plantes aquatiques. L'existence de l'underclay à Stigmaria à la base de la plupart des lits et couches de houille dans le terrain houiller moyen, est un fait remarquable, et il est assez naturel que les géologues l'aient considéré comme devant avoir quelque, rapport intime avec le mode de formation de la houille, et y aient vu une preuve de son accumulation sur place : le hottom-clay, suivant eux, aurait été un sol particulier où poussaient les Stigmaria ou racines des Sigillaires dont les troncs formaient les lits de houille supérieurs. Mais, m'écrit M. Lesquereux, cette explication doit être éliminée, par ce seul fait qu'on rencontre des sols argileux à Stigmaria de dix à trente pieds d'épaisseur sans trace de Sigillaires. Aussi de la Bêche s'est-il demandé si les Stigmaria ne sont pas seulement les signes précurseurs de la végétation qui a formé la houille, plutôt que les racines des tiges qui entrent dans sa composition. (Voir plus loin, à ce sujet, l'opinion
les eaux. Ce n'est que dans les entre-deux marquant dans la formation de la houille une interruption qui a pu durer long. temps, que l'on découvre des souches en place dans l'intérieur des couches de houille elles-mêmes. Comme exemples, à part les Stigmaria, très fréquents en Angleterre dans les barres argileuses d ela bouille, notamment à Cwm-Garw (Gla,morganshire) ; je signalerai, à Saint-Eloy (Puy-de-Dôme), tranchée de Morny, des Psaronius dans un gros nerf de la couche, et je représente (fig. 4, Pl. IV) la couche Sainte-Lucie, de Communay, parfaitement stratifiée entre un toit et un mur dépourvus de racines, laquelle est coupée par
deux nerfs dont l'un, le plus élevé, contient des bulbes de Sigillaires, remplis de terreau charbonneux, des racines de Syringodendron et des pinceaux de radicules dérasés par le joint
séparatif du nerf avec la planche supérieure de la couche,
Les troncs, souches et racines accompagnent les couches de houille connue les strates de slépôtt tranquille et ne sont pas de taille à en avoir pu former une partie appréciable. Disons d'abord que beaucoup de couches de houille ne sont pas accompagnées de souches en place ; elles reposent tantôt sur du schiste sans racines (grande couche de la Malafolie, couche de 6 mètres de Konigshütte (llaute-Silésie),
tantôt directement sur le grès (couches d'anthracite
du
Roannais, 2e couche de la Malafolie à la carrière Layat, etc.)
Les souches portées directement par elles ont évité, avons-nous vu, engager leurs racines, avec un soin qui prouve que les végétaux houillers ne se sont pas développés, comme les herbes de la tourbe, les uns sur les débris des
autres, à cause, selon moi, de ce que la matière végétale accumulée en voie de décomposition était désoxydante et par cela même très contraire à la végétation des racines.
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de M. Goldenberg).
Ce que j'ai dit précédemment sur ces plantes peut me dispenser de discuter cette question, qui n'a plus de raison d'être.
Je ferai remarquer que dans le centre de la France les
souches en place sont aussi nombreuses dans les roches fines de dépôt tranquille que près des couches de houille. Leur fréquence près du charbon signifie tout simplement suivant moi qu'une période de calme a été nécessaire à la formation de la houille.