Révisions de la page | Historique de transcription | Annales des Mines (1882, série 8, volume 1)

MÉMOIRE SUR LA FORMATION 2o4 connaît le nlieux les tourbières, m'a généreusement fait part de son opinion que la formation des tourbes de notre époque représente les circonstances, les accidents et les faits qu'on peut observer dans la formation des houilles. Il dit que les assises par lamelles de 2 à 5 millim. d'épaisseur, qui se voient si distinctement dans la houille, se reconnaisse!) t parfaitement

sur les bancs de la tourbe, même de la tourbe supra-aquatique: ainsi une tranche d'une couche de tourbe de 10 pieds lui a montré, au sommet, les couches annuelles d'un pouce au plus, diminuant graduellement par la compression et la décomposition, jusqu'en bas, où elles n'ont plus que 4 à 5 millim. d'épaisseur, et parfois moins. Mais nous avons vu que les lames de houille sont souvent des écorces déterminables et que celles qui sont formées de boues végétales n'ont pas la structure de la tourbe, compacte. On ne trouve, ajoute l'auteur, ni dans la houille ni dans la tourbe, aucun élément boueux. Nous verrons que le contraire a souvent lieu dans la houille. Toutefois, l'auteur paraît admettre une certaine alternance de limon dans la tourbe sous-aquatique des marais, et la diffusion par l'eau du fusain dans la houille. Pour lui, les traînées irrégulières de houille dans les grès sont dues au transport par l'eau de la matière ligneuse, de même que les veines lignitiques qu'on voit le long des bords des grandes rivières. Mais les traînées de houille sont exactement formées, comme les couches de houille, des mêmes éléments disposés de la même manière. M. Lesquereux m'a complété son sys-

tème en expliquant que la tourbe sous-aquatique, arrivant à perdre sa structure et étant mal stratifiée, compacte, sans traces d'assises ou stries horizontales indiquant des couches

annuelles, offre un exemple de la formation du cannelcoal.

Il croit que, d'après ce qu'il a vu dans l'Amérique du Nord au lac Drumond, de même des lits de houille et de lignite recouverts d'arbres ont bien pu se former par une végétation flottante, avançant sur les lagunes, se recouvrant

DE LA HOUILLE.

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d'arbustes et enfin d'arbres, laquelle s'enfonçait de temps en temps. C'est tout au plus si les Stigmaria ont donné incomplètement lieu à un phénomène analogue. Enfin, il cite à l'appui de son système les superpositions de marais tourbeux et de forêts qu'il a eu l'occasion d'observer à la Nouvelle-Orléans, à l'embouchure du Mississipi. Il compare le lignite tertiaire de Bovey-Tracey d'Angleterre avec l'amas de Ki6gge. Mais il y aime grande différence dans l'arrangement des parties. Il compare aussi les écorces de bouleaux aux tiges de Sigillaires recouvrant les couches de houille, mais ces dernières, vides et aplaties, ne se présen-

tent pas du tout comme les premières, tombées et enche-

vêtrées sur place, en possession ou entourées de leurs branches, feuilles et fruits. Raisons présentées par ses adeptes en faveur du tourbage comme mode unique de formation des combustibles minéraux .

M. Lafard, s'appuyant sur ce que la pression peut transformer la tourbe en une sorte de houille ; d'Archiac, sur la

continuité et le parallélisme des lits de houille les plus minces sur de très grandes étendues; d'autres, sur ce que les bords de tourbières sont soumis à des inondations et que la tourbe y présente des entre-deux de limon, ou sur ce que la répartition de la houille sur le globe est à peu près celle de la tourbe, etc. ; tous admettent l'identité ou l'analogie de formation. On verra que cette conclusion pèche par la base, comme ne reposant pas sur une observation attentive et complète de la structure et des circonstances de gisement de la houille,

circonstances que nous décrirons dans un autre mémoire avec tous les détails possibles. Raisons opposées au tourbage. Contre le rapprochement, parlent : une végétation arborescente (la faible quantité de tissus ligneux conservés avait fait supposer le contraire); ; la certitude que les végétaux houillers ne se sont