Annales des Mines (1882, série 8, volume 1)
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DANS LES MINES DE VICTORIA (AUSTRALIE).
APPAREIL DESTINÉ A LA DESCENTE DES HOMMES
pour effectuer son ascension qu'à exercer un effort insignifiant. En effet, il se trouve en partie équilibré par le sac S,
dont le poids n'est inférieur que de io kilog. à d. Mais ce Io kilog. que le mineur n'est que sa moitié, ou 5 kilog. Cela aura à développer ; ce tient à ce que sa main, en exerçant son effort sur le câble, parcourt un espace double de l'élévation de son corps à chaque instant. En effet, il faut, pour que l'homme par-. vienne en haut, qu'il fasse filer dans sa main toute la longueur de câble qui sépare cette main de la boucle dans laquelle il est assis. Or, cette longueur représente le dou ble de la hauteur du puits, car le câble monte jusqu'au
n'est même pas l'effort ds
treuil, d'où il redescend jusqu'à la boucle. Cet effort moyen de 5 kilog. étant insignifiant, le moulineur s'élève facilement avec une vitesse continue de or'. 75 environ, bien qu'il ne développe que des actions intermittentes. On ne doit pas,
du reste, chercher à dépasser cette vitesse, de peur de choquer les parois, ou le sac S, ail moment de la rencontre. Arrivé au jour, D sort de sa boucle. Il dégrafe le câble de sûreté qu'il rattache au montant du treuil (fig. 5). Il détache également l'extrémité du câble porteur, de manière à supprimer la boucle. Il rattache à cette extrémité le seau qui était resté vide au bord du puits depuis la descente de A,
et qu'il remplit d'outils ou d'objets utiles à envoyer au fond ; de pierres, s'il n'a pas autre chose. Supposons encore que ce poids soit de 3o kilog. Pendant ce temps, le moulineur A a également détaché du câble-porteur l'extrémité de la corde de sûreté, qui va dorénavant rester suspendue le long de la paroi du puits. Il reforme en boucle le bout du câble-porteur, en l'agrafant
au-dessus de son noeud, s'assied dans cette boucle et remonte par l'effort de D, en maintenant sa verticalité d'une main, et glissant l'autre le long de la corde de sûreté, pour pouvoir l'étreindre vivement en cas de danger. Pour effectuer cette élévation, D n'a à développer que l'ef-
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fort a 30, réduit dans le rapport des rayons. Il faut, à la vérité, ajouter à a 3o le poids du câble-porteur, qui n'est plus sans fin. Mais ce poids ira toujours en diminuant, circonstance favorable, pendant que s'accumulera pour le moulineur la fatigue musculaire. Tel est le système en question.
Il me reste à indiquer la manoeuvre qui permet à un homme, absolument seul, de descendre dans un puits,
sans aucune aide à attendre du dehors ni du fond. Il commence pour cela par tirer à lui la corde de sûreté. Ill' agrafe, ainsi que le câble porteur, au sac S. Puis il descend ce dernier, en résistant à la manivelle, mais avec moins de précaution
naturellement que s'il s'agissait d'un homme (*). Quand le sac est au fond, le mineur détache du montant du treuil l'extrémité supérieure de la corde de sûreté, et l'agrafe au noeud du câble porteur. A ce moment, les choses se retrouvent dans des conditions identiques à celles qui, tout à l'heure, avaient été préparées par le moulineur A, opérant au fond après sa descente, pour préparer celle de D (fig. 6). Dès lors, le mineur isolé va descendre comme le faisait l'ou-
vrier D; après quoi il remontera ultérieurement par le
procédé que nous avons également fait connaître. (*) Si du reste ce sac était trop lourd pour les forces de l'ouvrier, rien n'empêcherait celui-ci de descendre d'abord un seau d'un poids égal à
-s2 environ, et ultérieurement le sac S qui, ainsi, équilibré,
n'exercerait plus lui-même que l'effort -s, en remontant le seau que décrocherait le moulineur pour se substituer à lui.