Annales des Mines (1882, série 8, volume 1)
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DU BASSIN HOUILLER DE NEWCASTLE.
NOTE SUR LA GÉOLOGIE
de quadrillage dessiné par des galeries de S à 4 mètres de largeur. Dans certains charbonnages, comme cela se faisait partout autrefois, on pousse ce traçage jusqu'aux limites du champ d'exploitation ; puis on se rabat vers le puits en déhouillant les piliers. Aujourd'hui beau cou p d'ingénieurs les divisent en plusieurs quartiers ou pannels, séparés les uns des autres par de puissants massifs de charbon. Comme chaque quartier a son aréage particulier, ou limite ainsi l'étendue d'un coup de grisou. D'autre part les piliers fatiguent
moins longtemps, au grand avantage de la qualité du charbon. Car, comme on traite chaque quartier séparément, dès que le traçage en est achevé, on attaque les piliers. On arrive ainsi à enlever à peu près tout le charbon, tout en obtenant une forte proportion de gros. Le mineur, dans ces couches du bassin de Newcastle, peut abattre aisément 5 à 4 tonnes par poste ; on peut donc en un point donné obtenir une grande production, suffisante pour alimenter un traînage mécanique, qu'il est facile d'installer dans des galeries horizontales, larges et qui tiennent sans boisage. Comme le faible pendage des couches permet d'exploiter aussi bien en aval qu'en amont, on amène sans peine 000 tonnes et plus par jour à la recette inférieure du puits. Aussi ne dessert-il en général qu'une seule couche.
L'écoulement de ces produits se fait avec une grande facilité; toutes les mines sont en relation directe avec le réseau de railways qui sillonnent le pays en tous sens; ces derniers les emmenant dans le Cleveland, et même jusqu'à Londres, ou bien aux ports de mer, qui sont nombreux et admirablement installés sur toute la côte du Durham et du
Northumberland. Dans la mer du Nord débouchent une série de rivières aux bords abrupts, et que les Anglais, avec une habileté remarquable, ont su rendre accessibles aux
navires du plus fort tonnage jusqu'à io et. même 2 0 kilomètres de la côte. Ainsi il a été fait pour la Tyne, qui
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depuis Newcastle jusqu'à South-Shields forme un long port, - sur les bords duquel on a construit de nombreux engins pour l'embarquement des houilles. On peut aussi citer Sunderland sur la Wear, Seaham, Hartlepool , Blyth, etc.
Grâce à ces facilités d'exploiRessources du bassin. tation, à cette heureuse situation près de la mer, la, production houillère a dépassé depuis 1873 le chiffre de
5o.000.000 tonnes par an, et, en 188o, elle a atteint 55. 000. 000. C'est là une extraction énorme ; aussi certaines
couches, le High Main par exemple, sont presque complètement épuisées. Il ne faut point oublier du reste que le bassin de Newcastle est connu depuis fort longtemps ; les Romains l'auraient exploité, à en croire plusieurs archéologues anglais (*). En tout cas, dès le )(Iva siècle, il com-
mença à alimenter le marché de Londres; mais surtout depuis 3o ans sa production a crû d'une façon extraordinaire. Aussi s'est-on demandé avec terreur, dans ces dernières années, si le grand bassin du nord de l'Angleterre pourrait, longtemps encore suffire aux besoins toujours croissants, s'il n'était point proche le jour terrible où il faudrait faute de combustibles, éteindre ces immenses manufactures, ces gigantesques hauts fourneaux du Cleveland.
Dans le calcul des ressources que renferment les comtés
du Durham et du Northumberland, il se présente une question fort controversée. La moitié du bassin est enfouie sous la mer. Quelle quantité de houille peut-on lui arracher? M. Greenwell, dans un discours d'ouverture fait au Congrès de la Société pour l'avancement des sciences, qui se tint à Newcastle, il y a quelques années, prétendait qu'on pouvait (*) Horseley : Britannia Romania. "Wallis : II istory of Northumberland. I. J. Taylor Proceedings of the archceol. Institue of Newcastle.