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472 NOTE SUR LE GISEMENT ET L'EXPLOITATION DE L'OR

enlève aisément. Il ne reste plus qu'à fixer la valeur du résidu, soit en le pesant, soit en évaluant sa richesse à l'oeil, méthode usuelle et dans laquelle les prospecteurs arrivent à un degré d'habileté vraiment extraordinaire. On dit que la couche donne la couleur lorsqu'on obtient dans la batée quelques parcelles d'or visible; elle paye un sou pour igr,5 à 2 grammes d'or à la tonne. (La batée contenant io kilo-

grammes de terre, son résidu est donc alors de 0gr,015 à ogr,o2o.) Au début des exploitations aurifères, les prospecteurs abandonnaient les terrains où la batée ne payait que quatre sous, soit 7 grammes d'or à la tonne. La prospection terminée, si les résultats en sont favorables, on demande le permis d'exploitation avant l'expiration du permis de recherches. Cette nouvelle licence est assez rapidement obtenue, mais entraîne l'obligation de payer certaines redevances en sus des droits d'octroi et d'exportation auxquels l'or est soumis. Munis de leurs titres et des plans de leur concession, dont ni la contenance ni la situation exactes ne sont garanties, les permissionnaires peuvent organiser leur exploitation. Ils font généralement choix d'un administrateur résidant à Cayenne, qui est chargé de recruter les travailleurs, d'assurer le ravitaillement du placer, l'exportation de l'or pro-

duit, et de représenter les concessionnaires auprès des agents des pouvoirs publics. Cet administrateur doit avoir un correspondant dans le

bourg chef-lieu du quartier où est situé le placer, afin d'assurer la réexpédition des approvisionnements jusqu'au clégrad, soit avec des canots qu'il arme quand le besoin s'en fait sentir, soit avec des pirogues appartenant aux naturels du pays. Transports. Les équipages, composés de quatre à dix hommes, doivent, moyennant un prix convenu d'avance, transporter de 5oo kilogrouffles à 2 tonnes par voyage;

À LA GUYANE FRANÇAISE.

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ils transportent aussi les ouvriers nouvellement engagés, malades ou congédiés, ainsi que la production d'or, et telle est la difficulté de la navigation dans certaines rivières, à cause de la fréquence des rapides, que, sur la Mana par exemple, le transport kilométrique d'une tonne coûte jusqu'à 4 et 5 francs.

Au dégrad ou débarcadère du placer, les chargements sont reçus par un magasinier, qui les expédie jusqu'à l'éta-

blissement, à l'aide de brigades de charroyeurs portant 25 kilogrammes par homme et ne parcourant pas plus de jo kilomètres par jour.

Le directeur du placer, qui a été envoyé en avant, a choisi une clairière pour y faire les abatis nécessaires à l'établissement des constructions en bois et feuillage où le personnel et les différents services s'installeront. Les ouvriers étant nourris par l'exploitant, il faut établir des cuisines et installer une blanchisserie; une infirmerie est aussi nécessaire. Longtom.

Dans les territoires où l'eau est peu abondante et où la couche ne donne pas d'or fin, le lavage se fait dans l'appareil connu sous le nom de long tom, sorte de table dormante. Un barrage, placé en haut du champ d'exploitation, sert à recueillir les eaux, que des rigoles conduisent aux instrumenls ; ceux-ci sont placés à proximité des chantiers de terrassement, et on y jette à la pelle le déblai provenant de la couche préalablement mise à découvert. Dès que la distance devient un peu plus grande, on déplace l'instrument. Le longtom est une caisse de 4 mètres de longueur, ses côtés ont om,30 de hauteur, sa largeur est de or°,7o ; il est ouvert à l'une des extrémités ; l'autre est munie d'une plaque de tôle cintrée formant un crible qui dépasse le fond de om,4o et se relève d'autant. Au-dessous du crible, on place une caisse carrée un peu plus large et bordée de planchettes, présentant en amont une profondeur de orn,o5, et de om,02 seulement en aval; un tasseau Tome I, 1882.

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