Annales des Mines (1882, série 8, volume 2)
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PERCEMENT DES ALPES.
ÉTUDE DES TRAVAUX
et le 24 octobre à Goeschenen, mais des difficultés de
toutes sortes n'ont permis la véritable mise en train que six mois plus tard. Le percement a donc exigé une période de 3o trimestres environ, ce qui représente une moyenne
de 25o mètres d'avancement par trimestre pour chaque tête. Quant à l'avancement trimestriel vrai, il a souvent atteint et dépassé le chiffre de 5oo mètres. La convention conclue avec l'entrepreneur, M. Favre, dont on connaît la mort prématurée, stipulait un délai de
huit ans pour la construction du tunnel, soit 32 trimestres. Toutefois, si le percement de la galerie de direction à laquelle on avait 'naturellement cherché à donner la plus
vigoureuse impulsion, a pu être achevé dans les limites prévues, il a été loin d'en être ainsi pour les autres parties du travail. Le tableau graphique ci-contre (pages 86-87) indique l'état d'avancement des différents chantiers au moment de la rencontre des deux fronts de taille. Voici d'ailleurs les chiffres exacts des retards à l'échéance des délais d' achèvement. DÉSIGNATION
DÉLAI
LONGUEUR
des
d'achèvement d'après
exécutée
travaux,
le traité,
à cette date.
d'exécution.
'31 mai 1880 31 juill. 1880 31 août 1880 30 sept. 1880
mètres 11.280 11.221 10.805 9.830
mètres
Cunette du stross Maçonnerie de voûte Strass Maçonnerie piédroit ouest. .
Id.
9.891
Id.
id.
est. .
.
RETARD
3.632 3.688 4.109 5.082 5.021
Ces retards considérables doivent être attribués en grande partie à des causes étrangères à l'objet de cette étude ; il suffit de dire que l'achèvement des travaux, prévu d'abord pour le 1" mai 1881, subissait encore à cette date un ajournement nouveau et que le tunnel a été livré à la circulation seulement à la fin de l'année dernière. L'avancement au front de taille des deux galeries de di
EXÉCUTÉS AU TUNNEL DU SAINT-GOTHARD.
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rection s'est fait exclusivement à la machine ; sur les autres chantiers, on a employé successivement ou simultanément la perforation mécanique et le travail à la main, selon les convenances locales et surtout selon la quantité. d'air comprimé dont on pouvait disposer, quantité que le débit variable des cours d'eau qui fournissaient la force motrice faisait osciller entre de larges limites.
Je rappelle ici qu'après avoir fait, au début du percement, de nombreuses études comparatives, les ingénieurs se décidèrent à adopter exclusivement pour l'attaque du front de taille les perforateurs Ferroux et Mac-Kean, dont on trouvera la description à l'article déjà cité. 11 ne reste, pour compléter l'étude de ces machines, qu'a indiquer les modifications apportées pendant le cours des travaux à la machine Mac-Kean primitive, dont les avantages étaient en partie balancés par une usure rapide des pièces, exigeant de nombreuses réparations. En effet, Ltandis qu'un avancement de Io mètres s'obtenait, à la tête nord, avec 54 machines Ferroux, dont 1,58o p. ioo seulement allaient ensuite à l'atelier de réparation, le même avancement, avec le perforateur Mac-Kean installé à la tête sud, ne demandait pas moins de Go machines, avec une proportion de 5 p. moo mises hors de service. PERFORATEUR MAC-KEAN
SEGUIN.
Les modifications portent exclusivement sur les mécanismes de rotation du fleuret et d'avancement automatique de l'appareil. Rien n'a été changé au mécanisme de distribu-
tion de l'air comprimé, qui s'obtient toujours au moyen d'un tiroir cylindrique oscillant.
1. Mouvement de rotation. Dans la machine -primitive, le renflement C (fig. è et 2, PI. I) de la tige du piston présentait une partie cylindrique dentée, engrenant avec un pignon, lequel, par un système de roues à rochet