Annales des Mines (1882, série 8, volume 2)
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PERCEMENT DES ALPES.
ÉTUDE DES TRAVAUX
convenablement disposées, déterminait la rotation de la tige pendant la course arrière. Dans la nouvelle machine, ces pièces, d'une construction difficile et d'une usure rapide, ont été supprimées, et le mouvement de rotation s'obtient de la manière suivante La tige bb du piston (fig. 1 et 2) présente une rainure en hélice aa, dans laquelle s'engage un prisonnier da' (fig. 5 et 4), fixé à l'intérieur d'une rondelle dentée mobile f. ressort à boudin g presse constamment cette rondelle contre une seconde rondelle de même denture h, mais qui diffère de la première en ce qu'elle est fixée invariablement au bâti, Le biais des dents de ces deux rondelles est disposé dans le sens d'un dégagement à l'arrière ; par suite, à chaque course avant, la rainure en hélice repousse la rondelle mobile,les dents glissent les unes sur les autres, et le mouvement de propulsion est rectiligne ; mais, à chaque course arrière, la rondelle sollicitée à tourner en sens inverse, en est empê-
chée par la forme même des dents, et comme le ressort à boudin agit pour la maintenir appuyée contre la rondelle fixe, la rainure en hélice aa est forcée de glisser sur le prisonnier devenu immobile, et engendre ainsi le mouvement de rotation de la tige du fleuret. 2. Avancement automatique. Ce mouvement, qui était commandé à l'origine par les organes mêmes de distribution, en a été rendu indépendant ; le levier m a été reporté à une distance assez grande en avant du renflement C pour qu'il ne soit atteint et soulevé par celui-ci que quand le piston est presque à fond de course, et que, par suite, le besoin de progression se fait réellement sentir. Ce mouvement s'obtient par un artifice analogue à celui qui vient d'être décrit. Lorsque le levier m, maintenu en temps ordinaire au contact de la tige par le ressort n, vient à être soulevé par le renflement G, il entraîne dans son mouvement les deux bagues dentées p et q; cette dernière est munie à son intérieur d'un prisonnier w, qui se meut dans
EXÉCUTÉS AU TUNNEL DU SAINT-GOTHARD.
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Ime rainure rectiligne tu de la broche rs, laquelle est obli-
gée de participer au mouvement et détermine ainsi la progression de l'appareil. Les deux bagues ne sont pas taillées en écrou à leur intérieur, mais simplement tournées au diamètre extérieur de la broche, de façon que la bague de droite q peut être, par la manoeuvre d'un levier, ramenée en arrière, ce qui
détermine l'arrêt du mouvement automatique, et l'on peut se servir alors pour faire mouvoir la machine à la main de l'engrenage conique xy, placé en queue. Grâce à ces modifications, on put obtenir un avancement de 10 mètres avec un nombre de machines de Lw seulement, dont 2 1/2 p. roo allaient ensuite aux ateliers de réparation.
Le percement d'une galerie de 15 kilomètres de longueur
à travers le massif central des Alpes offrait, au point de vue géologique, un intérêt de "premier ordre. On savait, par les observations de surface, que ce massif était composé d'une succession de couches cristallines (gneiss schistes micacés et amphiboliques), relevées symétriquement en forme d'éventail de chaque côté de la ligne de faîte. Ces couches ont été régulièrement recoupées, avec des différences de quelques dizaines de mètres au plus, aux distances prévues d'après la puissance et l'allure des for-
mations, et nulle part la galerie, qui pourtant dans sa partie centrale est recouverte par une épaisseur solide de 1,65o mètres, n'a rencontré la masse soulevante des Alpes, la protogine.
Partout les roches se sont présentées à l'état de masses compactes et homogènes, sauf vers la partie centrale où la galerie a traversé d'abord un gneiss micacé criblé de cavités dont quelques-unes atteignaient un volume de plusieurs décimètres cubes et ensuite une épaisseur d'environ 5o mètres de roche gneissique broyée et décomposée.