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ÉTUDE SUR LES GISEMENTS DE CHARBON

village situé au bord de la nier jusqu'au plateau du lac à une altitude de L15 mètres. Le bitume se manifeste dans le village même, et c'est sur une couche assez puissante s'avançant dans la mer que l'on débarque ; des masses discontinues se présentent le long de la route, et jusqu'au lac lui-même, dont une description minutieuse peut seule donner l'idée, car les détails donnés à cet égard dans les ouvrages spéciaux, notamment dans le Guide pratique de l'asphalte et du bitume, par Léon Malo, auquel j'ai emprunté quelques-uns des détails qui précèdent, laissent à désirer au point de vue de l'exactitude, et le nom

lui-même attribué à ce dépôt a pu contribuer à fausser les

idées. Ce n'est point un lac desséché, une sorte de mer morte que l'on a sous les yeux, mais une étendue de 4o hec-

tares environ de matière bitumineuse solide sur laquelle piétons et voitures peuvent circuler. Cette aire n'est pas uniforme, des canaux sinueux remplis d'eau la sillonnent, de petits îlots terreux avec végétation d'arbres et de brous. sailles en rompent la monotonie, et aux bords se profilent les silhouettes des palmiers carates, et des autres arbres du pays. Au milieu du lac, il existe encore deux ou trois centres d'émission de la matière bitumineuse ; en ces points et jusqu'à une certaine distance, la matière conserve le degré de plasticité qu'elle devait avoir dans l'origine et qu'elle a perdu par l'évaporation des huiles volatiles ; à l'odeur sui generis du bitume s'ajoute celle de l'hydrogène sulfuré qui se dégage en même temps ; des efflorescences salines composées principalement de chlorure de sodium se montrent par place. Les canaux environnants sont remplis d'une eau sulfureuse et colorée, tandis que plus loin l'eau est assez pure pour entretenir l'existence de nombreux petits poissons; malgré l'énorme évaporation qui est la conséquence de la température excessive qui règne particulièrement dans cette

ET DE BITUME DE LA TRINIDAD.

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partie de l'île protégée des brises de mer par la végétation environnante, ces canaux ne sont jamais à sec; doit-on attribuer uniquement ce fait à l'abondance des eaux pluviales, ou admettre des sources intérieures ? la question est de peu d'importance, mais le fait est assez bizarre en lui-même pour être signalé. La forme elle- même de ces canaux jette un certain jour sur la façon dont la matière a été émise, et je serais très disposé à admettre sur ce point l'explication fournie par MM. Wall et Sawkins.

Ainsi que ces auteurs le font remarquer, il a dû y avoir de nombreux centres d'émission de matière bitumineuse analogues à celui qui existe encore comme un témoin affaibli des actions qui ont produit l'imposant phénomène. Chacune

des aires bitumineuses a eu son centre d'action par lequel la matière bitumineuse plastique s'est élevée, contenant un mélange de substance huileuse agissant comme dissolvant. Cet élément s'évaporant graduellement et avec plus de facilité vers la surface exposée aux rayons du soleil, on comprend que deux masses adjacentes, s'avançant l'une vers

l'autre en vertu de la plasticité de la matière à l'intérieur, se rejoignent sans se souder puisque leur surface est sèche et non adhésive, laissant entre elles une dépression dont la forme indiquée par la coupe, fig. 2, Pl. V, est précisément celle des canaux aqueux dont j'ai parlé. L'espace el are les canaux n'est pas parfaitement de niveau,

mais presque sans exception montre une légère courbure La température de l'eau dont le sommet occupe le centre.

dans la partie la plus chaude du jour a été trouvée de 96 degrés Fahrenheit, tandis que celle de l'air à quelque distance était de 88 degrés. Il n'y a pas d'inclinaison perceptible de la surface générale du lac.

Le sol des endroits du lac où poussent des arbres et des broussailles est semblable à celui du plateau asphal-