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EXPLORATION DES GÎTES DE COMBUSTIBLES

Le cours du fleuve dessine un sillon profond et pittoresque au milieu de ce massif montagneux aux formes hardies; mais nous en explorons en vain toutes les rives, nous examinons en vain tous les graviers des ravins secondaires, nulle part nous ne trouvons aucun indice de gîte, ni même aucune trace de minerais ou de roches filoniennes; mais du moins cette pointe vers le Sud nous a fait voir la série des

roches du pays jusqu'aux schistes anciens, et le 18, de grand matin, nous sommes de retour à Nong-Sôn. Les journées du 18 au 2o sont consacrées à l'étude de la topographie du bassin et de la géologie des environs, ainsi qu'àla recherche infructueuse d'un gîte de cuivre. Égarés par nos guides dans un dédale de collines couvertes de broussailles

vierges, à travers lesquelles la hache nous fraie péniblement un passage, aveuglés par la pluie, incommodés par les sangsues qui tombent des arbres et qui s'attachent aux membres nus de nos malheureux Annamites, découragés par la terreur de ces derniers qui craignent par-dessus tout de se trouver surpris par la nuit, sans abri, dans une région infestée par les tigres, nous donnons bien à regret le signal du retour et nous regagnons le fleuve par une autre route, de manière à explorer la totalité du grand massif montagneux désigné sous le nom de Cal-Tang. Dans cette excursion, comme pendant tout le cours du voyage sur le fleuve, nous ne sommes pas sortis des schistes et grès versicolores supérieurs à la houille, et les échantillons qui nous ont été remis par les indigènes ou envoyés

ultérieurement nous donnent la conviction que le cuivre existe surtout et sans doute même uniquement à l'état de faible imprégnation des grès feldspathiques. Grâce à la violence du courant et à l'ardeur de nos sol.

dats-rameurs, stimulés par l'idée de rentrer dans leurs foyers, une seule nuit nous suffit pour descendre le fleuve, et le 20 à midi nous sommes de retour dans la baie de Tourane. Nous en explorons la bordure méridionale, toute con-

ET DES GÎTES MÉTALLIFÈRES DE enDO-CHINE.

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posée de roches granitiques, et le soir même l' Antilope prend la route du Nord. Après nous être séparés, à, la baie de Chou-

May, de M. Rheinart et du docteur Philip, auxquels nous sommes heureux d'exprimer ici toute notre reconnaissance, nous prenons le 22 la direction du Tong-King. En route, de on fait, dans les foyers de l'Antilope, l'essai du charbon débarquons devant la Nong-Sôn, et le 25 décembre nous concession franç,aise d'Haï-Pliong.

Dès le lendemain nous partons à bord de la canonnière la Carabine, pour reconnaître les terrains qui forment la montagne de la Pagode et les collines voisines de HaïPhong. Nous trouvons là, dans leur plus beau développement, les couches puissantes du calcaire-marbre reposant sur les contreforts du mont de la Pagode formé de terrains plus anciens. L'heure avancée ne nous permet pas de chercher les terrains plus jeunes qui émergent au loin dans la plaine d'alluvions bordée par le calcaire, mais l'Antilope nous y conduit le jour suivant. Nous côtoyons d'abord le littoral, au large des rochers pittoresques de calcaire qui encombrent la baie de flà-Long et celle de Faïtzi-Long ; puis, guidés par les récents relevés hydrographiques du Pareeval, nous traversons un véritable chaos d'îlots et de récifs de toutes dimensions et nous arrivons à Ké-Bao, le gîte de charbon le plus oriental. L'étude des cinq affleurements de ce gîte nous prend la journée du 29, et le 5o nous pénétrons dans la baie de flon-Gâc, où se trouvent les couches de houille les plus

importantes. Toute la journée et celle du lendemain se passent à faire la visite de deux des affleurements connus, auxquels nous donnons les dénominations de Mine Jauréguiberry et de Mine Henrielte. L'importance de'ces affleurements et l'intérêt que donne

à leur étude le voisinage immédiat de la mer, nous font décider que M. Saladin s'établira jusqu'à la fin du mois de janvier à Hon-Gâc pour faire l'exploration aussi complète