Annales des Mines (1882, série 8, volume 2)
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EXPLORATION DES GÎTES DE COMBUSTIBLES
parallèles, dont les lèvres redressées constituent les escarpements verticaux des falaises ; dans le second, c'est un pli brusque avec rupture des couches du calcaire-marbre, pli au centre duquel apparaissent suivant qu'il est antisoit les schistes et les grès dévoniens, clinal ou synclinal, soit les assises plus jeunes des formations houillères. Les fragments redressés sont naturellement déchiquetés à l'infini par la rupture même des couches et, suivant la hauteur à laquelle ils sont recouverts par la mer, ils forment, soit des chaînes continues à l'arête finement dentelée comme aux environs de Hanoï et de Ké-S6 (Kécheu), soit des récifs et des îlots aux falaises inabordables, fréquem-
ment perforées par de long couloirs et par des grottes, tantôt aériennes, tantôt sous-marines, comme dans la baie de Faitzi-Long (Baguette du Dragon). Ces grottes constituent'même un des signes caractéristiques du calcaire carbonifère, et ce sont elles qui, signalées par les superstitions populaires ou par la tradition historique, font souvent connaître au géologue la présence de cette
formation dans des régions lointaines, inaccessibles au voyageur. C'est ainsi que son existence nous a été indiquée à Batruc,
à l'ouest de Hué, au Col des Nuages à l'ouest de la baie de Tourane, près de Vin-Phùoc (province de Quat-Ë.Binh),
à Tain-Binh et près de Thru-Tuc dans la province de Thau-Hoâ (Tong-King), où se trouve la plus vaste et la plus célèbre des grottes de l'Indo-Chine, enfin au-dessus de Bassac, sur le Mé-Kong, et au sud de Pursât dans le voisinage de la frontière entre le Cambodge et le royaume de Siam, L'épaisseur du calcaire-marbre est assez difficile à évaluer; mais on ne sera pas sans doute éloigné de la vérité, en prenant pour sa mesure celle des grands escarpements de la province de Mi-Duc, qui s'élèvent à une hauteur de 5 à 600 mètres au-dessus de la plaine et des collines basses du terrain dévonien.
ET DES GÎTES MÉTALLIFÈRES DE L'INDO-CHINE.
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Bassins houillers, grès et argiles versicolores. Sur le calcaire carbonifère repose en stratification discordante la puissante formation argilo-gréseuse à la base de laquelle se trouvent les couches de houille dont l'étude a été le but principal de ce travail. Nous les avons désignées sous le nom de système des grès et argiles versicolores, évitant volontairement de leur donner une dénomination qui
implique un âge géologique bien déterminé, à cause des résultats fournis par les études paléontologiques dont nous parlerons plus loin. Quoi qu'il en soit d'ailleurs de cette question d'âge, nous nous contenterons ici de donner la caractéristique générale de ce puissant étage, nous réservant de décrire en détailles couches qui le composent, en parlant des différents bassins houillers.
La partie inférieure de l'étage qui renferme les couches de houille est caractérisée par la nature feldspathique et la couleur grise prédominante de ses grès, ordinairement micacés,
qui présentent l'analogie lithologique la plus
complète avec les grès houillers typiques des bassins européens. Comme ces derniers, ils renferment de nombreuses
intercalations de fer géodique et de sphérosidérite. Les schistes y sont rares, de couleur claire et de nature argileuse ou argilo-sableuse. Ils sont souvent noircis par du charbon, surtout au voisinage des couches de houille, et renferment, au Tong-King, de belles et nombreuses empreintes végétales, sur lesquelles nous reviendrons dans un instant.
Les principaux bassins houillers actuellement reconnus sont ceux du Tong-King, du Yun-Nan, de la province de Tinh-Hoa, de Nong-Sin Annam) et du Laos, notamment celui de Bassac, sur le Mé-Kong.
Immédiatement au-dessus du groupe houiller commen-