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EXPLORATION DES GÎTES DE COMBUSTIBLES

cent les grès et argiles versicolores proprement dits. Les couleurs rouges et lie de vin deviennent prédominantes dans les grès, et ceux-ci perdent peu à peu leur feldspath et leur mica pour devenir exclusivement siliceux ; parfois même les grains de quartz atteignent des dimensions considérables, et les grès passent alors à de véritables poudingues, dont les assises résistantes forment en général l'ossature du relief de la contrée qu'ils occupent. Les schistes sont alternativement blancs, rouges, roses et verts ; ils sont plus franchement argileux que dans la partie inférieure du système, et passent souvent à de véritables argilolithes. Nous n'y avons point trouvé de fossiles. L'ensemble de toutes ces couches présente les plus grandes

analogies lithologiques avec l'ensemble des assises qui constituent, en Europe, les terrains permiens et triasiques; si bien que souvent, au mont Ca-Tang par exemple, On serait tenté de se croire sur une colline des Vosges ou de la Franconie. C'est au sommet de ces couches que l'on trouve, au Yun-Nan et dans la vallée duMé-Kong, les argiles salifères et les grès imprégnés de cuivre qui complètent l'analogie pétrographique de ce système avec le trias européen.

L'étage que nous venons de décrire, et dont la puissance est certainement supérieure à h 000 mètres, est un de ceux qui jouent le plus grand rôle dans la structure du sol de l'Indo-Chine. En outre des points où nous l'avons constaté nous-mêmes, au Tong-King, près de Hué, sur la rivière de Tourane, au Cambodge, etc., il a été signalé dans presque toute la vallée du Mé-Kong et au Yun-Nan, enfin au sud du Cambodge à la montagne de l'Eléphant et dans l'île

de Phu-Quock, etc., etc. (Voir la carte, pl. VI.) Enfin c'est à lui que nous croyons devoir rapporter lesgrès verdâtres tantôt friables, tantôt à grains serrés et passant aux

grauwackes qui forment le groupe des collines s'étendant au N. E. du grand lac du Cambodge et qui ont fourni aux anciens habitants de ce pays les matériaux de construc-

ET DES GÎTES MÉTALLIFÈRES DE L'INDO-CHINE.

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Lion des monuments khmers et particulièrement des admi-

rables palais d'Ang-Koor-Thôm et d' Ang-Koor-What, qui ont conservé à travers les siècles la finesse de leurs sculptures et l'élégance de leurs bas-reliefs. Les plantes que nous avons trouvées au Tong-King, au voisinage des couches de houille, ont été l'objet d'une remarquable étude de M. Zeiller, ingénieur des mines (*), qui a constaté parmi elles l'existence de plus de vingt espèces différentes. Les unes sont connues en Europe et sont caractéristiques des bassins rhétiens et infraliasiques de la Franconie, du Banat, de la Scanie, des Vosges et de l'Yonne (Bayreuth, Steierclorf, Hceganaes) ; ce sont principalement : Asplenites Rcesserti, Dictyophyllum acutilobunz , D. Nasoni, Claihropteris platyphylla, Podozamiles distans, PteroMilton qua le, Plerozamites lliiirtsteri, Nilssonia polymorpha, etc. D'autres, telles que Phyllotheca indica, Txniopteris spatulata, Glossopteris Browniana, Nceggerathiopsis Itislopi,

sont particulières à l'Inde et s'y rencontrent dans des couches (système de Gondwana), attribuées partie aux formations triasiques, partie aux formations jurassiques. Enfin quelques espèces nouvelles, Polypodites Fuchsi, Cycadites Saladini, offrent de grandes analogies avec des espèces appartenant également aux flores de la base de l'époque jurassique. La flore du Tong-King forme donc un lien intéressant entre les flores triasique supérieure, rhétienne et jurassique inférieure de contrées très éloignées les unes des autres à la surface du globe, telles que l'Inde, l'Afrique australe et l'Europe occidentale. Il n'en est pas de même si l'on considère la constitution lithologique.

Nous avons, en effet, montré que cette dernière présente les plus grandes analogies avec celle des terrains houillers, permiens et triasiques de l'Europe occidentale, (*)Infrà, p. 599.