Annales des Mines (1882, série 8, volume 2)
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ET DES GÎTES MÉTALLIFÈRES DE L'INDOCHINE. 228
EXPLORATION DES GÎTES DE COMBUSTIBLES
Nous avons constaté que les alluvions aurifères étaient
raison de cette diminution ne réside pas dans les mines, dont la production totale semble plutôt augmenter, mais dans les vexations des Drapeaux Noirs et dans les complications et l'arbitraire peu déguisé des douanes annamites,
Filons de quartz et alluvions g/aurifères.
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Les
gîtes aurifères de l'lndo-Chine sont connus depuis longtemps, et il y a déjà bien des siècles que les populations riveraines des grands fleuves et de leurs tributaires se livrent au lavage des alluvions aurifères, charriées par la presque totalité des cours d'eau de la péninsule. Ce lavage se fait d'une manière extrêmement rudimentaire, à l'aide de battées en bois dont les indigènes se servent avec une très grande dextérité, et 1"or recueilli clans cette opération entre, chaque fois qu'elle est autorisée par les gouvernants, pour une forte proportion dans les impôts ou les tributs que payent à leurs souverains respectifs les populations qui se livrent à cette industrie primitive. Sur le Mé-Kong, les localités reconnues comme aurifères sont nombreuses, et, pour ne citer que celles qui sont les plus voisines de notre colonie, on a fait dans ces dernières années de nombreuses recherches dans la région où le Mé-Kong tuverve la petite chaîne de Compong-Sirac entre Hong-Trong
et Kratich. Ces recherches ont donné des résultats très variables, accusant parfois des richesses de 15 et même 20g!. d'or par tonne, mais constatant aussi fréquemment l'absence de ce métal, ou tout au moins son extrême dissémination. Au Tong-King nous avons exploré nous-mêmes la région de Mi-Duc, sur le Song-Dou, signalée pour sa richesse aurifère, et, malgré le mauvais vouloir absolu des fonctionnaires annamites, malgré la terreur des populations, intimidées par les menaces des fonctionnaires et par les lois draconiennes édictées par la cour de Hué contre les orpailleurs, nous avons avons pu nous faire une idée des conditions de gisement du métal précieux.
assez nettement concentrées dans une série de bassins qui correspondaient assez bien avec l'affleurement des grès satinés et des schistes lustrés versicolores que nous avons rattachés au terrain dévonien. Ces grès et ces schistes forment, dans la province de Mi-
Duc, une série de bombements, constitués par des collines aux formes arrondies et surmontés par de gigantesques escarpements de calcaire-marbre.
lis sont recoupés par de nombreux filons d'un quartz translucide, tantôt compact, tantôt carié, qui contient de l'or natif sous forme de mouches généralement à peine perceptibles.
Les fragments de ce quartz, qui est la roche la plus résistante de la contrée, s'accumulent dans le thalweg des cours d'eau et se retrouvent dans les alluvions de tout âge qui occupent le fond des vallées.
L'imperméabilité du sol de ces dernières fait que l'on y trouve, même pendant la saison sèche, de nombreux petits cours d'eau qui offrent une aide précieuse à l'examen des alluvions.
Nous avons parcouru pendant plusieurs jours trois de ces grandes dépressions, situées aux environs de Mi-Duc ;
nous avons fait faire, dans chaque cours d'eau, de nombreuses battées, en prenant, sans distinction aucune, les sables alluvionnels sur lesquels coulait la rivière et les terres limoneuses qui les surmontent. La presque totalité de ces battées a été productive et nous a donné une proportion plus ou moins considérable de petites paillettes d'or, souvent à peine visibles à l'oeil nu. L'impossibilité de, faire des pesées dans des conditions de travail aussi désavantageuses ne nous permet pas de formuler des chiffres représentant la teneur en or des graviers et des limons soumis à l'essai, mais il importe de signaler ['universalité de leur richesse. sa