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EXPLORATION DES GÎTES DE COMBUSTIBLES

habitue dès le plus jeune âge aux longues et pénibles corvées ; lorsqu'ils sont bien traités et qu'ils ont leur famille

auprès d'eux, ils font un bon service et travaillent avec entrain. 11 nous semble qu'il serait facile de profiter de ces bonnes

dispositions et de les faire tourner au développement et à la prospérité de l'industrie houillère du Tong-King. Il suffi. rait probablement, pour cela, d'offrir aux ouvriers des abris pour leurs familles et de leur garantir sérieusement la possession de leurs économies, possession pour laquelle ris trouvent de sérieux obstacles dans le régime politique auquel ils sont actuellement soumis. L'interprétation et l'ap-

plication des lois, elles-mêmes très insuffisantes, sont, en effet, entièrement à la disposition du mandarin, qui les fait tourner à son profit et surtout au profit des privilèges de sa classe. Aussi use-t-il et abuse-t-il de son pouvoir pour mettre obstacle à tout ce qui pourrait affaiblir ou menacer son autorité, et est-il, en particulier, systématiquement hostile à toute tentative d'établissement d'une grande industrie. C'est ainsi, par exemple, qu'il profite de l'impossibilité où se trouvent actuellement les Européens, de se procurer des ouvriers indigènes sans passer par son intermédiaire, et ne leur donne, autant que possible, pour con-

trecarrer le travail, que des hommes inintelligents, infirmes ou incapables. On voit par là combien la nécessité d'un protectorat français, soustrayant l'ouvrier annamite à la tyrannie du mandarin, s'impose comme le prolégomène obligé du développement de l'industrie au Tong-King: Les coolies chinois possèdent au suprême degré l'habitude du travail en commun. Engagés en groupes nombreux par des entrepreneurs avec lesquels les directeurs d'entreprises industrielles passent des marchés, ils sont en général solides, vigoureux, endurcis à la fatigue. Ils savent admirablement organiser le travail à la tâche et se contentent d'un modique salaire; enfin leur travail est régulier, à la

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ET DES GÎTES MÉTALLIFÈRES DE L'INDO-CHINE.

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condition d'être surveillé avec soin. Il faut également une main très ferme pour veiller à l'exécution des contrats, car les entrepreneurs sont faux et chicaniers à l'excès, mais ils s'exécutent de bonne grâce, dès qu'ils sentent au-dessus d'eux une autorité équitable et inflexible. Les ouvriers des deux races sont menés plus facilement par des contre-maîtres de leur nationalité que par des surveillants européens. Ce n'est pas qu'ils refusent d'obéir à ces derniers, mais, en _général, ils comprennent peu leurs ordres et en sont mal compris eux-mêmes. Quant aux surveillants européens parlant l'annamite, -ils sont malheureusement trop rares pour que l'on puisse compter sur eux.

On en trouvera cependant quelques-uns, et nous avons reçu, lors de notre passage, quelques propositions sérieuses dont les exploitants pourront profiter. La présence de ces surveillants, jointe à l'organisation spéciale du travail confié aux entrepreneurs chinois, permettra de réduire à son minimum l'emploi, toujours compliqué et dispendieux, des interprètes, puisque les chefs de l'entreprise n'auront jamais à communiquer qu'avec des chefs ouvriers choisis par ces derniers, et soumis à une surveillance toute spéciale.

Dans les conditions que nous venons d'énumérer, on peut espérer obtenir des ouvriers indigènes leur rendement maximum ; mais ce rendement sera toujours inférieur, à celui des ouvriers européens, et nous estimons que, mal-

gré la puissance et la régularité d'allure des couches du bassin de Ion-Gâc, il serait dangereux d'évaluer préventivement la production journalière à plus de 5oo kilog. de charbon par ouvrier total, travaillant tant au fond qu'au jour, mais abstraction faite, bien entendu, de ceux qui sont employés à l'élaboration ultérieure du combustible.

D'autre part, on peut compter sur trois cents jours au plus de travail par an, ce qui fait, en définitive, cent cinquante tonnes pour le rendement annuel moyen de l'ou-

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