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EXPLORATION DES GÎTES DE COMBUSTIBLES

vrier travaillant aux mines. Il faudra donc six à sept cents ouvriers pour l'exploitation annuelle des 100.000 tonnes que nous montrerons être le taux normal immédiat de l'exploitation, et finalement un millier d'ouvriers en tout, en tenant compte de ceux qui seront occupés aux transports et à l'élaboration des charbons. Pour attirer une population ouvrière de cette importance à Claireville, et surtout pour l'y maintenir dans un état satisfaisant de santé, il faudra essentiellement que cette population soit logée par les soins de la direction de l'entreprise. Heureusement la simplicité du logement des coolies annamites et chinois est telle que cette obligation sera peu onéreuse. Si nous prenons, en effet, pour base le prix de revient de la maison bâtie à Claireville pour M. Saladin, nous arrivons à la conclusion que le coût du logement d'un coolie sera d'environ 3o francs, ce chiffre comprenant les magasins destinés aux approvisionnements de vivres, les abris pour les animaux et les rares aménagements de terrains nécessaires à l'établissement des habitations. Il sousentend, en outre, que l'on ne sépare pas l'Annamite de sa famille, précaution indispensable pour fixer définitivement sur le carreau de la mine une partie au moins de la popula. ion ouvrière. Le logement des employés européens devra être établi dans des conditions hygiéniques très soignées. Il pourra être placé à flanc de coteau sur l'une des collines qui dominent Claireville, et devra comprendre, outre les bâtiments habituels pour la direction, la surveillance et les bureaux de tout ordre, une infirmerie bien approvisionnée contenant au besoin deux ou trois lits de camp pour les blessés, Le climat du Tong-King offre une grande Cuazzat. analogie avec celui de la Chine méridionale. Les saisons y sont nettement tranchées et l'hiver y est agréable et sain. La température y descend quelquefois jusqu'à un petit nom-

ET DES GÎTES MÉTALLIFÈRES DE L'INDO-CHINE.

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bre de degrés au-dessus de 0°, et la gelée blanche y est même assez fréquente au mois de janvier. Aussi les Européens qui habitent le Tong-King s'accordent-ils à regarder le séjour dans ce pays comme bien moins pernicieux que celui de la Cochinchine française. Dans l'infanterie de marine, par exemple, la majorité des cas d'entrée à l'infirmerie est due à des causes accidentelles; les maladies graves ar-

rivent ordinairement à la suite d'insolation ou d'imprudences, la dyssenterie et la diarrhée de Cochinchine y sont exceptionnelles. Enfin, l'anémie et l'intoxication paludéenne y sont bien moins à redouter qu'a, Saïgon. Dans le Tong-King même, la région réputée la plus saine

est celle qui est située au milieu du delta, au centre des grandes cultures de riz et des arbres fruitiers. La montagne jouit au contraire d'une assez mauvaise réputation, et les grandes forêts du Tong-King occidental sont redoutées à juste titre, à cause de la fièvre des bois qui atteint presque tous ceux qui les parcourent pendant quelque temps. Le bassin de Hon-Gâc, dans sa partie maritime, participe au climat sain du littoral ; mais il est à craindre que les

forêts qui recouvrent les collines ne partagent l'insalubrité des grands bois de l'Ouest et ne causent quelques fièvres aux ouvriers, au moins dans les commencements. Nous croyons cependant qu'il ne faut pas s'exagérer ces appréhensions. Nous avons, en effet, passé près d'un mois dans cette région, et cela dans des conditions de confort et de salubrité très médiocres, et pourtant nous n'avons ressenti aucune atteinte de lièvre paludéenne. Nous sommes persuadés, en tous cas, que, par un aménagement bien compris

des forêts environnant les futurs centres de population et par une distribution abondante d'eau douce et pure dans les maisons ouvrières, on arrivera à écarter, sinon toutes, du moins la plus grande partie des causes d'intoxication paludéenne, et que l'on rendra le séjour complètement inoffensif même aux Européens. Les travaux que nécessitera cet amena-