Annales des Mines (1882, série 8, volume 2)
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EXPLORATION DES G1 l'ES DE COMBUSTIBLES
sur lin territoire immense, et qui sont transportés par les marchands jusqu'au fond du Laos et du royaume de Siam. Les minerais employés par les Khouys proviennent presque exclusivement des gîtes de fer de Ph'nom-Dêck, lis consistent surtout en grenailles de limonite et de fer oligiste massif, et en fragments de petite dimension de cette roche spongieuse chargée de fer, à base de silice, que nous avons décrite précédemment sous le nom de pierre légère et qui contient 2,54 p. ioo de manganèse.
Le mélange irrégulier de ces deux minerais, trié à la claie dans le gîte de Ph'nom-Dêck, est apporté au moyen de chars à buffles dans un assez grand nombre de villages où se fait le traitement. La fabrication du fer comprend deux opérations distinctes,
les produits de la première étant vendus aux petites forges dans lesquelles s'effectue la seconde. On peut se figurer l'ensemble de la méthode, en la comparant à la méthode catalane, scindée en deux parties : i° la fabrication de l'éponge de fer, par réduction du minerai ; 2° l'élaboration de l'éponge de fer et sa transformation en petites barres martelées.
a. Fabrication de l'éponge de fer. L'éponge de fer est produite dans un bas foyer soufflé par un grand nombre de tuyères. Elle reste dans le foyer, mélangée au charbon de bois, après l'écoulement des scories qui se fait vers la fin de l'opération.
'Description du Boas foyer.
Le bas foyer où se fait
cette opération est une cuve rectangulaire de orn,90 de largeur sur 2-,5o de longueur , et environ om ,4 o de profondeur.
Les parois et la sole de cette cuve sont exécutées en terre réfractaire amaigrie par une forte proportion de
ET DES CITES MÉTALLIFÈRES DE L'INDO-CHINE.
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sable blanc très fin. Ces matériaux font partie, comme nous l'avons vu, des alluvions de la plaine. On donne aux parois une épaisseur croissante allant depuis om,o5 vers le haut jusqu'à o0,2o à la sole. Dans l'axe de chacun des petits côtés du four, et au niveau de la sole, est percé un trou de coulée, ordinairement bouché par un tampon de bois. A partir de ce trou, la sole monte légèrement jusqu'au milieu du four, où elle présente une arête parallèle aux petits côtés. Les scories provenant de l'opération coulent donc vers les petits côtés du four contre lesquels elles s'accumulent, pour être évacuées par les trous de coulée au moment opportun. Tout le four est élevé, sur un large massif de terre fortement battue, à une hauteur d'environ on',8o au-dessus du sol et l'ensemble de la petite usine est placé sous un abri en chaume.
Sur le massif de terre qui :supporte le four, et à 5o centimètres environ du milieu de chacun des grands côtés du bas foyer, est établi un fort soufflet circulaire de tm,5o de diamètre fournissant le vent aux tuyères qui traversent ce long côté.
Le soufflet se compose d'une cuvette en calotte sphérique, faite en terre battue, sur laquelle est tendue une peau de buffle ou de cerf, constamment mouillée. Cette peau, appliquée sur les bords de la cuvette au moyen d'une petite corde, absolument comme le couvercle d'un pot de confitures, est assez lâche vers le centre pour pouvoir être soulevée ou abaissée de 15 centimètres au moins, en dehors du plan formé par le bord de la cuvette. Un manoeuvre produit ce mouvement alternatif en appuyant fortement le pied sur le centre de la peau, tout auprès d'une corde qui y est fixée et qui, tendue par un grand arc en bois, aide à relever la peau pour produire l'aspiration. Pour faciliter cette manoeuvre, la cuvette est inclinée d'environ 5o degrés vers l'extérieur de l'usine :