Annales des Mines (1882, série 8, volume 2)
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EXPLORATION DES GÎTES DE COMBUSTIBLES
rence le plus rationnel, serait une ligne droite dirigée vers le sud-ouest depuis Ph'nom-Deck jusqu'au Grand-Lac. Mais
outre que cet itinéraire est complètement inconnu, les bords du lac présentent dé grands obstacles à l'établissement d'une voie de communication. Ils sont, en effet, occupés par une zône vaseuse à peu près continue, dont la largeur augmente tous les ans grâce au colmatage ascendant
du Mé-Kong, et qui, submergée pendant la saison des crues, constitue pendant la saison sèche une barrière aussi insalubre que difficile à franchir. Il est donc indispensable d'éviter cette ceinture vaseuse, c'est-à-dire de faire abou-
tir la voie aux bords de la rivière Sène, en un point où cette rivière reste abordable toute l'année aux bateaux de faible tirant d'eau. On trouvera facilement, à une dizaine de kilomètres en aval de Compong-Thom, un mouillage réa. lisant ces conditions. De là à Ph'nom-Deck le chemin pourra suivre une ligne sensiblement droite, dirigée presque exactement du sud au
nord et ayant une longueur totale d'environ 65
kilo-
mètres. Ce tracé ne rencontre que des cours d'eau insignifiants
il contournera sans difficultés toutes les grandes dépressions marécageuses de la plaine alluvionnelle et ne sera jamais atteint par les eaux pendant la période des crues. Il traversera la forêt vierge ou la cotoiera dans les clairières
dont elle est parsemée et conservera une horizontalité à peu près absolue jusqu'au dernier village Khouy, à partir duquel elle s'élèvera d'une vingtaine de mètres seulement pour aboutir au pied de la colline de Ph'nom-Deck. Nous n'avons pas à entrer ici dans les détails de l'avant-projet de ce petit chemin de fer, et nous nous bornerons à dire
que la voie de 75 centimètres, avec un rail de 8 à 10 kilog. par mètre courant, nous paraît indiquée pour son établissement, et que l'horizontalité ainsi que la nature sableuse du sol, jointes à la facilité de trouver sur place,tout
ET DES GÎTES MÉTALLIFÈRES DE L'INDO-CHINE.
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le long du parcours, les bois nécessaires aux traverses, enfin le bas prix de la main d'oeuvre indigène, permettent de considérer le chiffre de 35. 000 francs, comme le maximum
du coût kilométrique de l'établissement de la voie et de l'acquisition du matériel. Il est nécessaire, d'autre part, de signaler, en terminant, le danger que présentera,pour la conservation des traverses, la présences des légions de termites qui infestent le sol des bois cambodgiens et contre l'action destructive desquels il
sera peut-être utile de prendre des mesures préventives, telles que la carbonisation superficielle des bois à l'aide d'appareils soufflés dont le fonctionnement est aussi efficace qu'économique. C.
Exploitation du gîte.
Nous n'avons pas à développer ici le programme de l'exploitation éventuelle du gîte de Ph'nom-lleck. Nous nous bornerons à indiquer les facilités que procure, pour une grande exploitation à ciel ouvert, la constitution topographique et géologique du gîte. L'installation de grands gradins, découpés dans le gîte même sur le versant sud de la montagne et reliés latérale-
ment au pied de cette dernière par un plan incliné ou peut-être tout simplement par un couloir en planches pour
la descente des minerais, résument les grands traits du système à employer pour le travail et en montrent en même temps toute la simplicité.
Traitement métallurgique des minerais de Ph' nom-Deck.
L'abondance et la pureté exceptionnelles des minerais de Ph'nom-Deck les destinent tout naturellement à être transformés en produits aciéreux par l'une des méthodes