Annales des Mines (1882, série 8, volume 2)
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EXPLORATION DES GÎTES D
COMBUSTIBLES
rapides de la métallurgie moderne et en particulier par le procédé Bessemer. La création d'une pareille industrie dans un pays entièrement neuf présente de grandes difficultés et son succès définitif n'est pas toujours la conséquence nécessaire de la réunion de tous les éléments naturels qui sont techniquement indispensables à ce succès. Aussi les conditions dans lesquelles pourrait s'effectuer l'établissement de l'industrie du fer au Cambodge nécessi. tent-elles une étude minutieuse dont les conclusions ne de. vront être énoncées qu'avec la plus grande réserve. L'avantprojet qui les résume et qui en est la conclusion naturelle sort, comme l'étude similaire relative aux houilles du Tong. Ring, du cadre de cet extrait, et nous devons nous borner à indiquer ici, sous forme d'un rapide résumé, les éléments sur lesquels repose cette conclusion. L'importance des frais de transport, l'élévation inévitable des frais généraux et du capital de premier établisse. ment, entraînent l'obligation rigoureuse de donner à l'usine le maximum d'importance dont elle est susceptible eu égard au placement de ses produits. Bien que nous n'ayons pas à notre disposition la statistique exacte de la consommation du fer européen dans l'extrême Orient, nous savons que cette consommation est assez élevée, et nous sommes convaincus qu'une industrie indigène trouverait facilement, une fois la question de concurrence résolue au point de vue des prix, un placement annuel de 2 O. 000 tonnes, tant dans notre colonie que dans les pays voisins. La Cochinchine est, en effet, entrée dans la voie de la création des chemins de fer. Celui de Saïgon
Cholen a dépassé de beaucoup les espérances de ses fondateurs et son succès a provoqué les études de voies ferrées plus étendues reliant Saïgon à Chaudoc et à Mytho, et a fait naître le projet, plus vaste encore, d'une ligne côtière de l'Annam. D'autre part, les constructions métallurgiques prennent une importance croissante dans l'Indo-Chine et
ET DES GÎTES MÉTALLIFÈRES DE L'INDO-CHINE.
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dans les colonies néerlandaises de l'archipel de la Sonde ; enfin nous ne doutons pas que les Indes elles-mêmes n'absorbent également les tôles et fers de bonne qualité comme
ceux qu'il serait possible d'obtenir avec les minerais de Ph'nom-Deck.
L'écoulement annuel de 20.000 tonnes d'acier Bessemer sur le marché de Saïgon, sous forme de rails, de tôles et de fer de construction, nous paraît donc parfaitement admissible, et nous le prendrons comme base de nos évaluations préventives de l'importance de l'usine à fonte et de celles de l'exploitation du gîte. La mine devra produire à cet effet 55 à 6o. 000 tonnes de minerai à la teneur de 5o à 55 p. oo de fer, qui donneront 25 à 28.000 tonnes de fonte grise à Bessemer, comprenant quelques milliers de tonnes de fonte de moulage. La situation des usines est commandée par les questions d'approvisionnement et de personnel, et découle directement des considérations suivantes. L'usine Bessemer, recevant la fonte du Cambodge, devra
être placée, d'une part, près du charbon minéral et du marché du fer, et, de l'autre, au centre de mouvement du personnel français et des approvisionnements européens. La ville de Saïgon, qui possède déjà l'Arsenal, réunit ces
deux conditions et devra, par suite, être le siège de la fabrication de l'acier Bessemer et de son élaboration en produits marchands.
11 en est autrement de l'usine à fonte qui devra, au con-
traire, être placée au Cambodge même, à proximité du gîte, au sein des inépuisables forêts qui entourent la mine et qui fourniront facilement le charbon de bois nécessaire à la marche des hauts-fourneaux.
En admettant, en effet, une production de 20 tonnes seulement de charbon de bois par hectare, comme dans nos forêts d'Europe, on voit qu'une bande de forêt ayant 4 kilomètres de largeur de part et d'autre de la voie ferrée, Tome II, 1882.
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