Annales des Mines (1882, série 8, volume 2)
Page : Image 211
Révision de 20 déc. 2014 03:57:31, edited by Anonymes
STATISTIQUE DES ACCIDENTS DE GRISOU (Suite).
MINES DE HOUILLE BASSIN DE SAINT-ETIENNE 1. Concession de A.
1.
( Instituée par deus CAUSES
N 0 M BIS E
u.,
Z
d'ouvriers 'ouvriers ..---.....--,..._....-..
,--,
.e E-,..... ..,
DATE de
LIEU de
l'accident .
l'accident.
Tués.
Blessés.
2
3
4
,
=
0
6
, .. ,
2
a,
595
GROUPE DE LA LOIRE.
Département de la Loire.
Roche-la-Molière et Firminy. du 11 Juin 1151).
DE L'ACCI: EST .,-,_
Causes directes
,,,-.
.c
e n0 .,.,
0.1 7
do
l'accumulation du gaz. 9
Causes
de Pirillana!nation
directes.
0
10
du gaz.
OBSERVATIONS
Tonnes 1817
8 et 9 Juin
Puits L'atour.
I
3
contusienne,
dont
?
?
Aérage naturel presque insigni-
Lampe à feu nu.
Indications générales.
Ralentissement
contasionné et 2
de la ventilation par l'effet des fortes chaleurs régnaient à la surface.
brûlés
légèrenient.
La naine ne possédait qu'un seul puits, profond de 80., et prolongé
à sa partie inférieure par deux descenderies parallèles, reliées de distance en distance par des traverses. L'aérage se faisait seulement par diffusion et sans courant régulier. La mine était d'ordinaire trèsgrisouteuse. Chaque matin un boutefeu descendait avant l'entrée des ouvriers et parcourait les chantiers avec une flamme nue, pour brûler le grisolla/ni s'y était accumulé.
liant.
1
Circonstances de l'accident. Au moment où le boutefeu, parvenu à la recette inférieure du puits, sortait de la benne pour pénétrer dans l'intérieur des travaux, une forte explosion se produisit et le renversa. Le malheureux put se dérober aux flammes en se jetant dans le puisard. L'explosion se propagea jusqu'au jour en projetant dans les airs les bennes, les cables et le chevalement extérieur. Un ouvrier, qui travaillait à la recette supérieure du puits, fut enlevé par la violence du courant et vint tomber a1130tm au delà.
Le lendemain, des ouvriers ayant descendu, à l'aide d une ficelle, une lumière au fond du nuits pour reconnaître s'il y avait encore du gaz, une nouvelle explosion se produisit et brûla l'un d'eux, qui avait eu l'imprudence de se tenir à l'orifice afin de mieux examiner le phénomène. Un autre ouvrier, placé à une certaine distance, fut aussi légèrement atteint par la flamme et les débris projetés par l'explosion.
Remarques particulières.
Au moment de l'accident, il régnait une forte chaleur à la surface.
On prenait à cette époque le grisou pour de l'hydrogène. Un arrété préfectoral du 16 juin 1817, approuvé par Mesures prises à. la suite de l'accident. le Conseil général des mines, prescrivit
10 La construction immédiate d'un foyer d'appel et d'une cheminée de 8. de hauteur au-dessus du puits. L'accès de la mine devait étre interdit aux ouvriers jusqu'à l'achèvement de ce travail 2° La descente, deux fois par jour, d'une lumière au fond du puits, àl'aide d'une ficelle, pour provoquer l'explosion du grisou et l'empêcher ainsi de s'accumuler
3° L'installation dans le puits, sans le secours d'aucune lumière,, d'un goyau d'aérage formé de caisses carrées en bois, de 0.50 de côté, aboutissant d'une part au foyer d'appel et de l'autre à l'une dos deux descentes, destinée à servir de retour d'air 40 La construction immédiate d'un ventilateur à bras de 2m de diamètre.
Ceci fait, on devait chercher à rentrer dans la mine sans lumière et avec des précautions spéciales; en devait choisir, de préférence pour cela, la matinée d'un jour froid; agiter avec un linge flottant, l'air des galeries à mesure que l'on avancerait ; déloger, à l'aide d'un ventilateur à bras, le grisou accumulé dans les culs de sac et les excavations; se retirer ensuite, puis lancer en reconnaissance, à plusieurs reprises, à l'aide d'une ficelle et d'une poulie de renvoi, une lumière et une fusée, pour s'assurer qu'il n'y avait plus de danger d'explosion ; revenir enfin avec une flamme, la plus courte possible,
tenue au milieu du courant d'air et dont on examinerait de temps en temps la couleur. On pousserait ensuite les deux descentes jusqu'à leur mise en communication avec un second puits.
Enfin, il était recommandé aux exploitants de faire construire le plus tôt possible des lampes du système Davy, en se conformant aux dispositions recommandées par le célèbre chimiste anglais. t I
-- les nombres suivis d'un
I
dans la col. 6, correspondent au chiffre total des
ouvris