Annales des Mines (1883, série 8, volume 3)
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NOTE SUR L'INDICATEUR DU GRISOU
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DE M. E. M. T. LIVEING.
On conçoit d'ailleurs que l'effet augmente avec la quantité de gaz inflammable, et qu'on puisse, si l'on trouve un procédé pour apprécier l'éclat lumineux du fil, apprécier par là même la quantité de grisou contenue dans l'air, en se basant sur des essais préalables faits avec des mélanges connus.
L'appareil de M. Liveing est représenté en coupe Pl. I, fig. 1, et en perspective fig. 2. Le courant électrique est donné par une petite machine magnéto-électrique contenue
dans l'appareil lui-même et que l'on met en action en tournant à la main la manivelle M, fig. 2. L'appareil est tenu appuyé contre le corps, de manière que l'on puisse regarder, tout en tournant la manivelle, par la fenêtre F, fermée d'une plaque de verre. Le courant électrique traverse les deux fils de platine et f qu'il rougit. Le fil f' est enfermé dans un tube en verre
f
complètement clos, de manière que l'air extérieur n'y
puisse pénétrer. Le tube f est, au contraire, plongé dans un tube formé par un cylindre en toile métallique terminé par une calotte en verre; il est donc à chaque instant plongé dans l'air qui enveloppe l'appareil et qui pénètre librement par les ouvertures o et o'. Il résulte de cette disposition que, si l'atmosphère confient un gaz inflammable, le fil f devient plus lumineux que le fil f'. Il faut donc comparer les éclats de ces deux fils. On se sert à cet effet d'une sorte de borne B terminée à sa partie supérieure par deux surfaces planes et blanches taillées à 45°. L'une de ces faces reçoit la lumière du fil f'
et l'autre du fil f. Si la distance de la borne B aux deux fils était la même, et si les deux fils avaient la même intensité lumineuse, les deux faces planes auraient le même éclat. Lorsque l'atmosphère contient un gaz inflammable, le fil
f
devient plus lumineux que le fil f, et pour rétablir
l'égalité d'éclat des deux faces planes inclinées il faut éloi-
r
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gner la borne B du fil en la rapprochant du fil On déplace l borne B en tournant la vis V. Une échelle divisée 1, qu'éclairent suffisamment les fils de platine, mestm, le déplacement de la borne. On conçoit donc qu'au moyen d'essais préalables, faits dans une atmosphère connue, on puisse déterminer le point de l'échelle où il faut amener la borne pour rétablir l'égalité d'éclat des deux faces inclinées, lorsque l'atmosphère contient des quantités connues d'hydrogène protocarboné. Les expériences préliminaires se font aisément en introduisant dans la boîte, au moyen de deux tubes 0 et 0', un air contenant des proportions déterminées de gaz hydrogène protocarboné. L'échelle est sujette à se déplacer un peu, mais rien n'est plus aisé que de la ramener dans sa position en faisant une opération dans l'air pur. Nous avons fait quelques essais, dans notre laboratoire, avec l'ingénieux appareil de M. Liveing. Nous avons vérifié qu'il était, en effet, très facile de constater l'inégal éclat des deux fils. Toutefois il y a quelque incertitude sur le mo-
ment exact où l'égalité d'éclairement est obtenue ; cette incertitude nous a paru de nature à affecter l'observation de o,5 à o,5, c'est-à-dire à causer une erreur de '5 à 5 mil-
lièmes dans le dosage du gaz. D'après les essais que nous avons faits, on atténuerait cet inconvénient et on diminuerait notamment l'incertitude de l'observation en fermant la fenêtre par laquelle on observe la borne B avec, un verre rouge sensiblement monochromatique. Les deux fils, portés à des températures différentes, n'émettent pas en effet de la lumière ayant la même teinte, ce qui nuit dans l'observation de l'égalité lumineuse des surfaces éclairées respectivement par chacun de ces fils. Lorsqu'on se sert d'un verre rouge il faut, bien entendu, construire une nouvelle échelle; celle que porte l'appareil ne peut plus servir. Tome III, 1883.
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