Révisions de la page | Historique de transcription | Annales des Mines (1883, série 8, volume 3)

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MANOEUVRE ET CALAGE DES AIGUILLES DE CHANGEMENT

NOTE SUR

UN NOUVEL APPAREIL POUR IIANUVRE ET CALAGE DES

AIGUILLES DE CHANGEMENT DE VOIE PAR UN SEUL LEVIER

(SYSTÈME DUJOUR)

Lorsque des aiguilles de changement de voie sont manoeuvrées à distance, l'aiguilleur est le plus ordinairement dans l'impossibilité de s'assurer de visu du bon fonctionnement de l'appareil, et il faut lui donner les moyens de constater d'une autre façon le contact parfait de l'une ou de l'autre aiguille contré le rail. Il importe, d'autre part, que les aiguilles soient assez solidement assujetties dans leur bonne position, pour qu'il n'y ait pas danger de les

voir dérangées, autrement dit entrebâillées, à l'insu de l'aiguilleur, accidentellement ou par malveillance. On obtient ce double résultat en verrouillant les aiguilles ou plutôt 'la tringle de manoeuvre qui les actionne. Cette tringle est ordinairement percée de deux trous qui se placent à tour de rôle en face d'un verrou, quand les aiguilles sont à fond de course. Le verrou, mis en mouvement par un levier spécial, enclenche ainsi les aiguilles quand elles

sont dans l'une de leurs positions extrêmes, c'est-à-dire faites pour l'une ou pour l'autre direction. Au contraire,

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DE VOIE PAR UN SEUL LEVIER (SYSTÈME DUJOUR).

quand elles sont dans une position intermédiaire, c'est-àdire entrebâillées, le verrou, ne rencontrant plus le trou de la tringle de manoeuvre, vient buter par bout contre la face latérale de celle-ci, et oppose à l'action de son levier une résistance qui sert d'avertissement à l'aiguilleur. Dans les appareils Saxby et l'armer, le levier de manoeuvre du verrou actionne en outre le locking-bar, cet

ingénieux appareil de sûreté d'autant plus utile que le champ des aiguilles est plus difficilement perceptible du poste de manoeuvre. Il n'en faut pas moins double levier et double transmission rigide pour chaque jeu d'aiguilles, ce qui, dans certains cas, encombre les postes outre mesure et se traduit toujours en une augmentation de dépense. L'appareil imaginé par M. Dujour permet d'actionner dans un seul mouvement, au moyen d'un levier et d'une transmission unique, les aiguilles, le verrou et le lockingbar ; d'où économie de premier établissement et ensuite économie de temps pour l'aiguilleur.

Au lieu de deux trous, la tringle de manoeuvre des aiguilles présente deux encoches sur sa face supérieure. Une autre barre qui glisse au-dessus de la tringle, à angle droit avec celle-ci, porte, suspendus à sa face inférieure,

deux taquets ou verrous, lesquels peuvent s'engager et passer dans l'une des encoches quand la tringle de manoeuvre est convenablement placée, c'est-à-dire quand l'une des aiguilles est jointive au rail. Au contraire, si les aiguilles sont entrebâillées, le taquet se trouve arrêté dans son mouvement par la tringle de manoeuvre, contre laquelle il vient buter ; ainsi se trouve réalisé l'enclenchement réci-

proque des aiguilles par le verrou et du verrou par la tringle de manoeuvre des aiguilles. Voici par quelle disposition les mouvements de ces divers organes sont coordonnés. La transmission rigide A (Pl. II, fig. m et 2), venant d'un levier à distance, actionne par son milieu un balancier B, à Tome III, 1883.

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