Annales des Mines (1883, série 8, volume 3)
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L'INDUSTRIE. MINÉRALE.
encore le charbon en fosses creusées en terre avec une longueur de 2 mètres au plus sur une largeur de i mètre
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en haut et une profondeur de moins de 1 mètre. 1,e charbon qui en sort, carbonisé très vite, est léger, friable, extrêmement menu, absolument détestable pour les usages auxquels il est destiné. Le rendement faible est encore réduit par ce fait que dans ces fosses on ne peut obtenir du charbon qu'avec du bois déjà gros, de telle sorte que les menus branchages sont absolument perdus. En outre, dans les environs de chaque fosse les racines sont tuées, de sorte que l'application de ce procédé amène en un temps relativement court la destruction absolue d'une forêt.
Ce procédé de carbonisation, qui est encore le plus employé, tend cependant à disparaître pour faire place à la carbonisation en meules. Les meules sont trop petites, les plus grandes ne donnent au maximum que 1.5oo kilog.
de charbon, encore celles-là sont-elles rares et le plus souvent on ne tire d'une meule que 5oo à 5oo kilog. charbon ; elles sont médiocrement construites, le feu y est mal conduit, elles fournissent cependant déjà un charbon de qualité acceptable et leur rendement est en moyenne le double du rendement en fosses, car on y carbonise tout bois, menu ou gros. Ou pourrait faire mieux encore en construisant de grandes meules et en les conduisant régulièrement: on obtiendrait alors un charbon excellent, comme il arrive par exemple à la fabrique de fer d'Ipanema dans
la province de Saint-Paul, et les frais 'seraient encore réduits. J'arriverai donc, en prenant les conditions actuelles de la fabrication en petites meules, à un prix qui certainement pourrait être réduit et qu'on devra considérer comme un maximum. Or, dans les environs de San-Miguel de Pirac,icaba, où cette fabrication est la. plus développée et est devenue à
peu près courante, le fabricant de fer, fournissant les arbres abattus mais non débités, les mulets pour le
DANS LA PROVINCE DE MINAS-GERAES.
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transport, et la nourriture, paye au charbonnier la charge de charbon portée à la forge or,8o, soit environ o,oi le kilogramme. Au prix où sont dans ces régions les terrains et la nourriture d'un homme et d'un mulet, les divers frais que supporte, comme je viens le dire, le fabricant de fer ne peuvent pas s'élever à une fois et demie ce prix. Admettons-le pourtant, cela ne ferait encore que 25 francs par tonne et ce sera là un maximum; cela deviendra surtout un maximum si, en adoptant une préparation plus régulière, on arrive, tout en obtenant un produit meilleur, à diminuer les frais. Ce prix maximum est cependant encore inférieur au prix du coke en Europe.
J'ajouterai qu'un hectare de forêt, dont la valeur moyenne est d'environ io francs, produit en une coupe, par l'emploi des procédés actuels, 12 à 13 tonnes de charbon et que les' coupes peuvent être répétées à la rigueur tous les douze ans, mais dans 'd'excellentes conditions tous les quinze ans. En résumé, on le voit, il sera longtemps possible dans la province de faire de la métallurgie au bois dans de bonnes conditions au point de vue du prix du combustible. D'autre
part, dans ce pays montagneux, les chutes d'eau sont abondantes, et en général faciles à utiliser.
Moyens de transport. Reste un dernier point qui n'a rien à voir avec la fabrication même du fer, mais qui, au
point de vue de l'écoulement des produits et de l'organisation actuelle de la production, a une telle importance que je ne puis le passer sous silence : je veux parler des transports. En dehors de la partie sud de la province, où l'on cultive le café sur une grande échelle et qui est un peu moins mal pourvue, l'état des communications est,
on peut le dire, déplorable. On ne sait pas ici ce qu'est une bonne route de roulage. 11 y a bien quelques voies de communication décorées du nom de routes, comme