Annales des Mines (1883, série 8, volume 3)
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L'INDUSTRIE MINÉRALE
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par exemple celle qui, de l'extrémité du chemin de fer de D. Pedro II, va à Diamantina et dans le nord en passant par quelques-unes des principales villes de la province, Ouro Preto, Santa-Barbara, Itabira, Conceiçao, Serro, et qui est une des plus importantes. Sur la moitié de sa longueur, jusqu'aux environs d'Itabira , elle est accessible à des chars; ce sont d'ordinaire des chars à deux roues pleines
en bois, à essieu en bois qui tout le long du chemin produit un grincement plaintif; attelés de boeufs et cheminant péniblement de montées en descentes, ils font songer à ce que devaient être les charrois au temps des Mérovingiens ; ce sont plus rarement de grands chariots allemands à quatre roues, sans ressorts, également attelés de boeufs. A partir d'Itabira cette route n'est plus qu'un sentier (et quel sentier I) au moins pendant les ioo derniers kilomètres avant d'arriver à Diamantina. Là, les mulets seuls peuvent passer, et encore parfois avec difficulté. Partout, dans l'intérieur de la province, il en est de même ; par place ces chars primitifs peuvent circuler; ils portent alors jusqu'à 1200 kilog., on les attèle de 18 boeufs et ils
12 kilomètres par jour. Partout ailleurs les transports se font exclusivement à dos de mulet : les prix sont à peu près les mêmes dans l'un et l'autre cas, les chars n'étant guère employés que pour les matières lourdes et volumineuses qui ne peuvent se diviser : ce prix, aux
font péniblement
environs d'Ouro Preto, est en moyenne de 2 francs la tonne kilométrique. Il n'est que juste d'ajouter qu'on fait de louables efforts pour remédier à un tel état de choses. Les chemins de fer,
déjà nombreux dans le sud de la province, pénétreront dans le centre : déjà dans un an ou deux le plus important des chemins de fer brésiliens, celui de D. Pedro II, atteindra à Congonhas de Campo l'entrée de la région des minerais de fer ; probablement dans un avenir peu éloigné un autre chemin de fer pénétrera dans la même région par le
DANS LA PROVINCE DE MINAS-GERAES.
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bassin du Rio Piracicaba. Les chemins de fer sans doute précéderont les routes (je veux parler des vraies routes) et cela n'a rien qui doive surprendre, mais ce sont encore là choses dont il n'y a lieu de tenir compte qu'au point de vue d'une transformation à venir. En outre si les chemins de fer brésiliens n'en arrivent pas à modifier profondément leurs tarifs, ils ne prêteront à l'industrie du fer qu'un bien faible secours.
En somme, abondance extraordinaire de minerais de qualité exceptionnelle, charbon de bois à des prix fort admissibles, force motrice abondante, mais nécessité de ne produire que pour la consommation locale, telles sont les conditions qui sont faites actuellement à la métallurgie du fer dans la province de Minas. Je vais examiner maintenant l'organisation qui en est résultée.
Historique de l'exploitation. Pendant presque toute la durée de l'occupation portugaise, la province de Minas,
où les premiers émigrants avaient été appelés par la recherche de l'or et du diamant, fut soumise à un régime exceptionnel dont le but, dans l'esprit de ses inventeurs, était avant tout de permettre une surveillance facile et rigoureuse de la production, au profit de la métropole, de ces matières précieuses, du diamant surtout. La province, on peut le dire, fut condamnée exclusivement à l'extraction de l'or et du diamant, et parmi toutes les prescriptions singulières des lois de cette époque, une des plus étranges à coup sûr est celle qui prohibait la fabrication du fer dans une région où le minerai était si abondant et où ce métal était indispensable à la seule industrie qui fût permise.
Il fallut l'installation à Rio-de-Janeiro de la cour du Portugal pour introduire dans le pays une législation moins draconienne : beaucoup des anciennes prohibitions disparurent alors, entre autres celle à laquelle je viens de faire Tome III, 1883.
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