Annales des Mines (1883, série 8, volume 3)
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L'INDUSTRIE MINÉRALE
à descendre dans le filon même, mais dès lors la largeur des travaux s'est réduite à la largeur même du filon, ou n'a entamé que d'une façon insignifiante les couches de quartzites. En somme, il ne semble guère contestable que l'or que l'on rencontre dans les itabirites et les quartzites provient de filons de quartz qui traversent ces couches; il s'y retrouve avec les mêmes caractères, en grosses paillettes, accompagné parfois, même dans les itabirites, d'un peu de
pyrite, surtout pyrite de fer, comme dans le filon luimême. Dans les gisements comme ceux de Pary on Passagem, qui sont, il est vrai, nettement intercalés dans les couches, les caractères sont tout différents, la roche et l'or qu'elle contient se présentent avec le même facies que dans le
filon de Morro-Velho par exemple, et ce m'est un motif suffisant pour admettre que ces gisements ne peuvent être dus à une imprégnation d'or et de pyrite dans quelque couche de quartzite, et ne peuvent pas être en relation avec des filons de quartz, mais bien avec des filons de pyrite dont ils ne doivent être que le prolongement. A côté de ces trois modes principaux de gisement de l'or, on en peut rencontrer quelques autresonais purement accidentels. C'est le cas, par exemple, de quelques poches, toujours très limitées, d'une argile rouge, que l'on rencontre surtout au contact des itabirites et des quartzites elle porte dans le pays le nom de bugres et est en général d'une richesse étonnante. De même il existe dans le fond de quelques vallées des dépôts d'alluvions, cailloux roulés et or, auxquels les indigènes donnent le nom de easealho, nom qui sertit désigner
les dépôts analogues où l'on trouve le diamant. La rareté relative de ces dépôts est assez frappante dans une région où l'or est si abondemment répandu dans tous les terrains.
DANS LA PROVINCE DE MINAS-GERAES.
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Historique de l'exploitation. Ces gisements de cascalho, enrichis par une véritable préparation mécanique naturelle, plus faciles à exploiter que les autres, sont naturellement ,ceux qui ont tout d'abord appelé l'attention des premiers chercheurs d'or. Ces premières exploitations
ont laissé comme trace au fond des vallées des tas de cailloux roulés, résidus du lavage du cascalho, et, je le répète, on ne peut pas n'être point frappé de la rareté des points où l'on rencontre aujourd'hui ces résidus. Les premiers se voient au pied de la Serra d'Ouro-Branco, à 4o kilomètres au Sud d'Ouro-Preto, mais aujourd'hui, en ne tenant pas compte de quelques rares chercheurs qui tirent isolément le sable des rivières, il faut aller jusqu'aux environs de Diamantina pour trouver en activité des exploitations de cette nature. L'exploitation du cascalho était facile, demandant à peine un lavage à la battée, mais ces dépôts peu nombreux furent vite épuisés, et l'on dut aller chercher l'or dans les gisements aux dépens desquels le cascalho s'était formé. Des trois gisements cités plus haut, il n'y en avait guère qu'un qui fût abordable avec les procédés que pratiquaient
alors les exploitants. La main-d'oeuvre était à un bon marché extraordinaire, dont j'essaierai dans un moment de donner une idée, et de nombreux esclaves permettaient d'employer à chaque exploitation un grand nombre de bras. Mais les ressources mécaniques faisaient absolument dé-
faut, et l'on ne pouvait ni descendre en profondeur, ni épuiser l'eau. Fallait-il broyer quelque pierre dure, on avait recours sans aucun doute au procédé que j'ai pu encore voir pratiquer par quelques travailleurs isolés. Ceux-ci, accroupis auprès d'un petit bassin plein d'eau, ont entre les genoux, posé à terre, un gros bloc de diorite avec les deux mains ils promènent dessus un autre bloc moins volumineux de la même roche : la pierre à broyer est placée entre les deux et mouillée de temps à autre. 11 est fa-