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L'INDUSTRIE MINÉRALE

largement rémunératrice puisqu'il y avait alors une grande quantité d'exploitations en activité; aujourd'hui cette production annuelle moyenne, dans le même municipe, est de Si 5 grammes, et elle est à peine suffisante. Dans les gisements de quartz ou de pyrite la difficulté était plus grande encore, d'une part à cause de la nécessité de broyer le minerai, d'autre part à cause de l'approfondissement rapide des travaux, alors que les ressources que

possédaient les exploitants ne leur permettaient que le travail à ciel ouvert. Aussi, le nombre des travailleurs occupés à l'extraction de l'or, qui était de près de 80. 000 au commencement du siècle, n'était plus que de 1.000 environ en 1823. En fait, les conditions de travail se trouvaient complètement modifiées : il fallait s'outiller pour descendre en pro« fondeur, épuiser les eaux, arriver à produire le minerai à bon marché par l'emploi de mécanismes appropriés et non plus à force de bras. Cette organisation nouvelle, nécessaire, était peu d'accord avec les habitudes des gens du pays qui immobilisent assez volontiers un gros capital sous forme d'esclaves, mais ont aujourd'hui encore une certaine répugnance à l'employer sous une autre forme pour n'être rémunérés que petit à petit. La conséquence fut que les exploitations importantes passèrent des mains des habitants à des compagnies étrangères, en général anglaises, qui introduisirent des procédés nouveaux et qui exploitèrent du reste avec des succès divers. Actuellement encore, les rares mines importantes en activité sont exploitées par des compagnies anglaises, ce sont celles de Morro-Velho, Pary et Morro-de-Santa-Anna, et si la totalité de l'or produit aujourd'hui dans la province ne l'est pas du fait de ces compagnies, du moins il ne s'en faut de guère. Il n'y a guère à côté d'elles que quelques travailleurs isolés qui lavent pour leur compte le sable des rivières (faiscadores) ou s'acharnent à extraire lun peu de

DANS LA PROVINCE DE MINAS-GER AES.

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pierre de quelque filon de quartz. Les uns font de ce métier leur unique occupation et n'Y gagnent guère leur vie; les autres y emploient leurs moments perdus et y perdent ce qu'ils gagnent d'autre part dans la pratique de leur métier ordinaire ; d'autres enfin sont des -esclaves à qui on

abandonne les produits de leur travail du dimanche, et pour lesquels du moins le peu d'or qu'ils peuvent produire est tout bénéfice. Tous sont soutenus par l'espoir de trouver un jour quelque mine riche, quelque grosse pépite, espoir presque toujours déçu. A côté d'eux quelques propriétaires cle concessions installent une demi-douzaine de têtes de bocards et font travailler

trois ou quatre ouvriers, non pas tant en vue d'exploiter leur mine que pour ne pas laisser périmer leur conces-

sien avant qu'arrive le jour où ils pourront la vendre à une compagnie étrangère. Ces derniers ont généralement,

au sujet de la valeur de leur propriété, des prétentions exorbitantes : ces prétentions peuvent dans une certaine mesure se justifier par des exemples qui prouvent qu'il n'est pas indispensable .qu' une mine soit bonne, et qu'il suffit parfois qu'elle soit chère, pour être vendue, sans même avoir été examinée par un homme compétent. Il y a, je crois, certains insuccès dont il ne faut pas chercher ailleurs la raison. Mais, en somme, tous ces travaux isolés ne produisent pas grand résultat. 'On trouve à ce sujet, dans la première livraison des Annales de l'École des mines cl' Ouro-Preto, un tableau intéressant des mines exploitées en 1814 dans le seul municipe d'Ouro-Preto, qui occupe une superficie

d'environ Go kilom. de long sur 5o de large. Il y avait à cette époque 66 exploitations en activité, employant 17 travailleurs libres et .538 esclaves, et 574 faiscadores (ouvriers indépendants) travaillant isolément sans concession, dont

57 libres et le reste esclaves. Ensemble ils produisaient annuellement 1 io kilog. d'or. Aujourd'hui, sur le même