Annales des Mines (1883, série 8, volume 3)
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DANS LA PROVINCE DE MINAS-GERAES.
L'INDUSTRIE MINÉRALE
leurs rives ou sur les plateaux, les gisements exploités sont tous des gisements d'alluvion. De toutes les rivières de la région, la plus importante et la plus riche à la fois est le Jequitinhonha,, dans son cours. supérieur au moins. Des affluents que reçoit le Jequitinhonha, ceux de la rive droite sont ou stériles ou très pau-
vres. Ceux de la rive gauche, au contraire, Rio Caéthémerim, Rio Pinturo, Bibeirao-de-Enferno surtout, ont été très riches. Ces affluents de la rive gauche descendent de la chaîne de séparation des eaux du Jequetinhonha et du Rio S.-Francisco : les rivières qui descendent de la même réi0j
gion de la chaîne de séparation dans le bassin du Rio S.-Francisco, Rio Pardo, Rio Parauna, etc., sont également diamantifères.
Il y a dans ce fait au moins une forte présomption que les diamants que l'on rencontre aujourd'hui dans les alluvions descendent de cette chaîne de séparation qui domine le plateau de Diamantina, et ceci me conduit à parler d'un gisement tout spécial, le seul de son espèce, à ma connaissance, qui ne présente plus aucun caractère de dépôt d'alluvion. A S.-Jean-de-Chapada, un des points les plus élevés de la chaîne de séparation des eaux,à 55 kilom, environ de Diamantina, on extrait des diamants clans des couches d'argile intercalées dans les quartzites : ces cou-
ches d'argile sont nettement stratifiées, en concordance avec les couches de quartzites, dirigées N. quelques de. grès E., inclinées de 55° en moyenne vers l'Est elles paraissent incontestablement en place et semblent avoir été
produites par la décomposition de couches schisteuses. Il y
a eu là des travaux considérables, arrêtés aujourd'hui, et sur lesquels je reviendrai plus loin ; le résultat de ces travaux, faits à ciel ouvert, a été le creusement d'une énorme tranchée qui a plus de 4o mètres de profondeur maxima et du milieu de laquelle partent deux minces filets d'eau ce sont les sources, l'un du Rio Duro, qui appartient au
bassin du Jectuitinhonha, l'autre du .Rio S.-Joao, affluent du Rio d'Ouro-Fino (bassin du S.-Francisco). L'étude topographique du terrain et la restitution de ce qu'auraient dû être les affleurements de l'argile diamantifère dans l'hypothèse, où ce serait réellement une couche, comparées avec ce que montre l'état actuel, me conduisent à penser qu'il s'agit probablement non pas d'une couche véritable, mais plutôt d'une grande lentille intercalée dans les couches de quartzites. L'aspect général rappelle étonnamment celui des car-
rières de topazes des environs d'Ouro-Preto. J'ai vu laver de l'argile extraite devant moi et qui a donné quelques' diamants. Ces dian-iants ne sont pas roulés : on trouve avec eux dans la battée les mêmes minéraux qui accompagnent le diamant dans le cascalho, mais non roulés et en moins grande quantité, ce qui serait tout naturel s'il s'agit là d'un gisement en place et par suite d'une matière qui n'aurait été soumise à aucune préparation mécanique. Il y a là un fait extrêmement intéressant, tant par la nature de ce gisement que par sa position par rapport aux rivières diamantifères. Est-ce un gisement primitif du diamant ? cela pare pour le moins fort probable. Y a-t-il sur cette
chaîne de séparation d'autres gisements analogues? je l'ignore absolument. Les diamants que l'on trouve dans les divers dépôts d'alluvions proviennent-ils de la destruction par les eaux de gisements de cette espèce?- cela paraît très vraisemblable ; je me garderai cependant de rien affirmer, ne voulant pas entreprendre sur des travaux commencés à ce sujet par mon compagnon de voyage à Diamantina, M. Gorceix. Je tenais seulement à signaler ce gisement tout spécial, si intéressant, sur lequel je reviendrai du reste à propos de l'exploitation du diamant.
Il est à ma connaissance que l'on rencontre à GraoMogol desdiamants dans des couches de quartzites, j'ai eu l'occasion d'en voir dés échantillons, mais n'ai jamais visité ces gisements et je ne puis que les signaler.