Révisions de la page | Historique de transcription | Annales des Mines (1883, série 8, volume 3)

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L'INDUSTRIE MINÉRALE

tés en carumbés, les plus gros sont portés directet lent sur la tête. A Acaba-Mundo, le travail étant en activité, 280 hommes environ étaient employés à l'extraction ; 18 emplissaient les carumbés que transportaient les 26o autres; on arrrivait ainsi à évacuer par minute 14o carumbés, soit pour une

journée de travail de dix heures 1.200 tonnes, qui pouvaient ce jour-là être transportées horizontalement à 6o ou 8o mètres et élevées verticalement à 6 ou 8 mètres. Le travail est fort curieux : les travailleurs, presque tous nègres et esclaves, sont partagés en trois ou quatre bandes, autant qu'il y a de points d'évacuation. Le premier arrivé

jette son sable, puis ne bouge plus que le dernier de la bande n'en ait fait autant ; tous étant alors réunis chantent ensemble deux ou trois mesures de quelque chant nègre, puis se précipitent en courant vers la fouille, où ils arrivent tous ensemble faire recharger leurs carumbés. Tout cela est à coup sûr fort pittoresque ; vus de loin, ces grands chantiers, où circulent trois à quatre cents travailleurs, présentent un spectacle curieux et, n'étaient les chants cadencés des nègres, font penser à quelque gigantesque fourmilière, mais c'est d'autre part fort peu expéditif et fort peu économique.

Les chiffres que j'ai donnés plus haut se rapportent au commencement de l'exploitation, alors que le chantier était encore étendu et que les hommes ne se gênaient pas ; mais à mesure que les travaux s'approfondissent, que la surface de la fouille diminue, les hommes en trop grand nombre se gênent de plus en plus, ils en arrivent à faire la chaîne et à se passer les carumbés de main en main, et le rendement de chacun diminue. Déjà, dans l'exemple ci-dessus, pour les distances indiquées et aux prix actuels, l'enlèvement d'une tonne de sable meuble coûte sensiblement of,6o de main-d'oeuvre seulement. -11 n'est pas impossible qu'a une époque antérieure, con-

DANS LA PROVINCE DE MtNAS-GERAES.

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sidérant d'une part le manque de ressources du pays, d'autre part les prix fabuleux des transports qui aujourd'hui varient de 1.2oo à 2.800 francs la tonne, alors que la main-d'oeuvre était à très bas prix, ces procédés de travail aient pu être avantageux ; mais les prix de maind'oeuvre ont augmenté rapidement ; ils sont actuellement de 2`,5o par jour de travail, tout compris, plus du double de ce qu'ils étaient il y a seulement trois ou quatre ans, et il n'y a pas apparence qu'ils en restent là; il est donc permis de croire qu'il y aurait mieux à faire qu'a chercher à exploiter ainsi à force de bras. Il y a plus, ces méthodes fussent-elles encore admissibles à ne considérer que le prix de l'extraction, elles devraient être abandonnées pour un autre motif.

'fous ces travaux se font dans un pays déboisé, où le sol exclusivement sableux ne retient pas l'eau, et où les rivières ont un régime absolument torrentiel. La moindre pluie double facilement leur débit ; ce volume double pour-

rait, il est vrai, à la rigueur, passer dans les canaux qui ont d'ordinaire une hauteur verticale de 1-,25 pour une épaisseur d'eau de or°,4o, mais vienne la saison des pluies et au premier orage tout est emporté. Les pluies se succè-

dent alors presque sans intermittence, le volume d'eau arrive à être 8 à 10 fois ce qu'il est en temps sec, rien absolument n'y peut plus résister ; les canaux d'ordinaire sont enlevés à l'avance, mais les barrages sont démolis, et

en peu de jours toutes les excavations faites durant la saison sèche sont comblées et remises en l'état où elles étaient avant l'exploitation. La saison sèche et la saison pluvieuse sont heureusement

très distinctes, et une fois cette dernière terminée on peut compter, à peu près à coup sûr, sur près de quatre mois

(mi-mai à mi-août) durant lesquels il ne pleut plus du out. C'est cette période qu'il faut mettre à profit. Mais alors, durant cette période de temps si courte, avec