Annales des Mines (1883, série 8, volume 3)
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NOTE SUR -LES EXPLOSIONS DE GRISOU
près celui où l'on a dû tirer le coup de mine, et par la remarque relative au lieu où furent trouvés, comme nous l'avons dit, les deux ouvriers mineurs. Mais on ne voit pas bien comment expliquer, en ce point, la présence d'assez de grisou pour expliquer le cataclysme, On est là à moins de Lt6o mètres du puits d'entrée, au voi-
sinage immédiat de la galerie de Sunderland-bridge-wal où passaient 11-3,27g d'air frais par seconde (*) ; tous les témoins de l'enquête ont considéré comme impossible qu'il y eût du grisou dans cette galerie. 11 est vrai que le coup
de mine a bien pu briser les portes de fermeture de la recoupe ou briser la première et trouver entre les deux portes assez de grisou pour faire sauter la seconde, et par suite porter l'inflammation dans le retour d'air. Mais, bien que ce retour d'air contînt entre autres l'air qui avait passé
au point grisouteux signalé au quartier de Shieldfield. wety, il est bien difficile d'admettre qu'il lût chargé d'assez de gaz pour produire une sorte de dégagement capable de porter l'explosion dans toutes les galeries d'air frais de la
mine. D'ailleurs, au moment du bris des cloisons, la dépression étant nécessairement plus grande dans le retour d'air, il aurait dû y avoir afflux de la grande galerie dans le retour d'air et non propagation dans la grande galerie. Une autre hypothèse est d'admettre pour origine de l'explosion l'éboulement du n° 6-way. Le fait même de cel éboulement, au voisinage de deux failles, n'a rien qui doive surprendre; et une poche ou accumulation quelconque de
grisou dans les strates dérangées voisines de ces failles aurait pu ainsi être mise en liberté. L'inflammation de ce grisou s'explique tout naturellement, puisque les hommes du train étaient porteurs de lampes à feu nu. L'explosion. réagissant à son tour sur les roches en place, aurait ag(*) Ce qui, en admettant la section moyenne sus-mentionnée de
donnerait une vitesse de courant d'air de
SURVENUES DANS LE BASSIN DU DURHAM.
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gravé l'éboulement, ce qui rend très bien compte de l'importance de la tombée. Mais cette théorie repose sur l'hypothèse gratuite d'une accumulation de grisou préexistante dans les strates.
D'ailleurs, deux faits restent en outre à expliquer : la mort par brûlure des victimes trouvées sous l'éboulis et la. rupture d'attelage du câble d'arrière. En effet, il semble que si l'éboulement a fourni le grisou,
il a dû précéder l'explosion, ne fett-ce que d'un instant très court, et que par suite les matériaux eussent dû dès l'abord recouvrir les hommes et les préserver de la brûlure. On peut admettre, il est vrai, à cet égard, que les victimes ne furent pas ensevelies tout à coup sous une couche de pierres si impénétrable, que le mélange détonant,
formant en un instant toute l'atmosphère de la région, ne fit explosion aussi bien au sein même de l'amoncellement caverneux des débris qu'au-dessus et à côté ; d'ailleurs, comme il est dit plus haut, il se produisit sans doute une action réciproque qui aggrava l'éboulemeut du fait même de l'explosion, donnant ainsi après coup aux victimes un tombeau de pierres amoncelées qu'elles n'avaient peut-être pas ami premier instant : en sorte que cette objection contre l'hypothèse de l'éboulement initial ne serait pas irréfutable.
Mais la rupture d'attelage, elle, ne peut pas s'expliquer du fait de l'éboulement. Le directeur de la mine l'attribue à un arrêt brusque du tambour du câble-arrière causé par un serrage accidentel du frein de ce tambour. Un pareil fait n'a rien que de très possible en lui-même et rend compte de la rupture observée. Mais il reste encore à rattacher ensemble, si l'on ne veut tomber dans des hypothèses de coïncidences invraisemblables.; cette secousse donnée par le tambour du câble et le phénomène de l'éboulement. C'est ce que fait, disons-le, d'une manière très ingénieuse un ingénieur civil qui parut comme témoin dans Tome III, 1885.
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