Annales des Mines (1883, série 8, volume 3)
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-NOTE SUR LES EXPLOSIONS DE GRISOU
SURVENUES DANS LE BASS LN DU DURHAM.
dents dont le récit précède, méritent d'être spécialement
est que, dans les galeries-maîtresses, les barrages en briques
mises en lumière. La première est que dans chacun des trois cas l'explo-
destinés à isoler les voies d'entrée et de retour. d'air, sont emportés de la voie d'entrée vers la voie de retour; et dans les grandes galeries d'entrée d'air on trouve çà et là, comme à Trimdon-Grange, comme à Tudhoe, des cadavres portant des traces de brûlures, témoignage de la propagation du coup de grisou par l'air frais
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sion semble s'être ranimée et avivée en certains points de la mine, comme si elle y avait rencontré un aliment auxiliaire : si bien qu'on observe une violente recrudescence dans les effets caloriques, à Trimdon-Grange, à l'extrémité
sud-ouest du quartier des Headways; à Tudhoe, dans le Sunderland-bridge-waq ; à West-Stanley, dans le quartier des South-Crosscuts. D'où provient ce phénomène? Pour le dernier cas, notamment, l'opinion a été émise au cours de l'enquête, en raison des phénomènes de carbonisa. tion indiquant un grand développement de chaleur, que cette recrudescence d'effets devait avoir pour cause la combustion
des poussières. C'est possible dans une certaine mesure; mais les hypothèses qui se rattachent à ces questions de poussières manquent trop souvent de moyens de contrôle.
Il est permis tout aussi bien de voir dans ces
effets,
surtout pour les deux premières explosions, l'intervention de dégagements accessoires ou d'accumulations préexistantes de grisou. La préexistence du grisou dans certaines
régions de la mine est fort vraisemblable, si l'on songe qu'en Angleterre la recherche du gaz semble être faite en général d'une manière très rapide et superficielle, que les rapports journaliers des surveillants ne sont guère sérieux, et que leur négligence n'est pas rare. Quant aux dégagements de gaz résultant de l'explosion initiale, ils sont très possibles avec ces longs courants d'air -des mines anglaises, qui souvent passent chacun le long d'un grand nombre de fronts de taille et suivent le bord de dépilages étendus. La seconde circonstance à remarquer est la facilité avec laquelle l'explosion se propage en remontant les courants d'air frais, même à de très grandes distances. Parmi les dègâts matériels des explosions, que les interrogatoires des enquêtes font connaître en grand détail, un trait constant
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Pour bien comprendre ce fait constant, il faut sans doute le rapprocher des expériences de MM. Mallard et Le Châtelier sur la vitesse de propagation de Pinflammalion au sein des mélanges gazeux explosibles. Qu'on rem-
plisse d'un pareil mélange un tube ouvert à un bout, fermé à l'autre : l'inflammation a-t-elle lieu par l'extrémité ouverte, elle se transmet doucement jusqu'au fond du tube avec la vitesse normale de propagation ; a-t-elle lieu au contraire du côté de l'extrémité fermée, la transmission est presque instantanée, sa violence s'accompagne
d'effets destructeurs, on a en un mot une explosion. Or, quand l'atmosphère grisouteuse s'enflamme en un point d'une mine, la voie d'accès de l'air, dont l'orifice équivalent est en général assez grand, représente fort bien le bout ouvert du tube, tandis que le réseau de retour, à orifice équivalent beaucoup plus restreint, en est pour ainsi dire le bout fermé.
Dans les grands aérages anglais, notamment, cette opposition de caractères entre les entrées et les retours d'air est souvent très marquée. Les voies d'entrée d'air et de roulage sont à vaste section, à tracé individuellement rectiligne, à large orifice équivalent; tandis qu'a la suite des ramifications de leur réseau, les retours d'air ont en partage les sections restreintes, les détours et complications de tracé, les voies en mauvais état, les passages à l'étage supérieur .des crossings, parfois l'interposition des guichets régulateurs. Alors la transmission instantanée, ou explosion, a lieu seulement par les entrées d'air. Elle s'y