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NOTE SUR L'EMPLOI DES GROSSES MINES

l'après midi, de concert avec la compagnie P.-L.-M. qui souciait peu d'avoir un train dans le tunnel au moment de l'éboulement. On devait donc laisser passer l'express du Teil à Nîmes, puis couvrir les voies au Nord et au Sud du souterrain. Un employé de la compagnie avait en outre reçu mission de se tenir dans le tunnel vers l'entrée Sud, la plus rapprochée de la mine, pour s'assurer qu'il ne se

produirait aucune avarie, ce qui du reste était peu craindre, étant donné l'épaisseur de rocher naturel an. dessus de la voûte et le matelas de remblai superposé au rocher.

AUX CARRIÈRES DE LAFARGE-DU-TEIL

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sans bruit et un formidable éboulement vint s'abattre sur la plateforme de la carrière avec le roulement sourd et prolongé d'une avalanche.

Les choses s'étaient passées Gommes elles avaient été prévues. Les assistants ont pu voir très nettement le rocher, I, la hauteur de la poche, se crevasser et se gonfler, projeté en avant par l'explosion. Quelques secondes après, 'la partie supérieure manquant de pied s'affaissait clans le vide et refoulait les pierres déjà tombées jusqu'au cavalier de protection.

L'effet a été beaucoup plus considérable qu'on ne l'esMM. de Lafarge avaient pris de leur 'côté toutes Ir pérait et le cube abattu a dépassé de beaucoup les prévimesures commandées par la prudence. Un cavalier er sions. Tout ce quartier était déjà très ébranlé par des mines pierres sèches de deux mètres de haut protégeait touteh précédemment tirées et cette formidable secousse a achevé batterie de fours placée devant la mine. A deux heures r ce que les autres avaient commencé. On comptait sur un demie l'usine fut évacuée complètement et la route natin. abatage de soixante à soixante-dix mille mètres cubes nale barrée à ses deux extrémités par la gendarmerie. le métrage a donné un déblai de cent vingt à cent trente pompe à incendie avait été sortie également de l'usine, mille mètres cubes et un tas d'éboulement de cent cinquante prête à fonctionner au cas peu probable où quelque for à deux cent mille mètres cubes environ. brisé allumerait un incendie. Toute la population s'étail Le bang inférieur, qui se trouvait tout à fait en dehors retirée au bord du Rhône, à cinq ou six cents mètres de lu de l'action de la mine, a dû cependant être entamé aussi mine dans une direction ou les projections de pierre quelque peu. C'est ce qu'on ne pourra savoir d'une man'étaient pas à craindre. nière certaine que plus tard, quand le déblaiement sera Le 18 juin 1881, à trois heures précises de l'après midi, en présence de MM. les Ingénieurs des mines et des pontsei chaussées de la région, des Ingénieurs du chemin de fer de Lyon, de MM. Pavin de Lafarge et de tout leur personnel,

achevé.

Nous avons dit que l'explosion s'était faite sans bruit : c'est en effet un caractère propre à toutes les mines d'une

charge supérieure à cent kilog. de poudre environ. Le le maître mineur alluma la mèche et se retira avec un h fracas de l'éboulement et sa durée seuls permettent à MM. de Lafarge et l'ingénieur des usines, restés seul l'oreille de juger de l'importance de ces sortes de mines. avec lui sur la carrière jusqu'au dernier moment. La mèche liais il est impossible de percevoir la plus légère détonation, devait durer quinze à vingt minutes. Ce fut un momen 'et dans le cas actuel les spectateurs ont vu le moment d'attente plein d'anxiété. Au bout de treize minutes le précis de l'explosion sans pouvoir l'entendre. pétard détonna ; cinq minutes après le sol vibra so Environ une demi-heure après, il s'est produit à une les pieds des spectateurs comme dans une secousse de cinquantaine de mètres au Nord un éboulement spontané tremblement de terre, la montagne se crevassa et s'ouvrii Provoqué par l'ébranlement de la grosse mine. C'est encore Tome III, 1885.