Annales des Mines (1883, série 8, volume 3)
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D'UNE GRUE LOCOMOBILE A VAPEUR, ETC.
RAPPORT SUR L'EXPLOSION DE LA CHAUDIÈRE
mètre. Elle est assemblée et rivée au ciel du foyer et au fond supérieur de la chaudière au moyen de cornières annulaires. Elle est formée pàr un tube étiré en cuivre rouge fabriqué par la maison Laveissière. L'épaisseur du métal était, au moment de la construction, de 7 millim. La chau, dière a été éprouvée le Si janvier 1879 pour la pression de 9 kilog. Le 1 cr août, le mécanicien venait de recharger son feu et fermait la porte du foyer quand l'explosion s'est produite, le jetant violemment à lo mètres en dehors de la voie. levé aussitôt, il reçut tous les soins nécessaires et il pouvait reprendre son service le 19 août.
Les avaries matérielles sont peu importantes, l'eau et la vapeur étaient sorties par une déchirure du tube-cheminée au-dessus du niveau de l'eau. Cette déchirure avait Om,20 de longueur suivant la génératrice; le métal s'était replié en dedans de part et d'autre. L'épaisseur du tube était réduite à 5 millim. en face de la déchirure ; le long de la génératrice passant par le centre de l'ouverture, l'épaisseur diminuait graduellement de bas en haut, étant de 2--,4 à la déchirure même et de i millim. seulement au haut de la cheminée, dans sa partie extérieure à la chaudière, où le métal n'était plus soumis à la pression de vapeur.
L'enquête a établi que l'eau était un peu au-dessus de son niveau habituel, qu'il n'y avait pas excès de pression;
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minée ne l'était malheureusement pas, non seulement parce que ce tube n'avait que om,20 de diamètre, mais parce qu'il était surmonté d'une cheminée extérieure en tôle, emboîtée sur la partie du tube-cheminée qui faisait saillie au dehors du fond supérieur de la chaudière.
L'espace annulaire compris entre le tube et le corps de
la chaudière était trop peu élevé pour permettre à un homme de s'y introduire et de sonder le tube au marteau; on ne soupçonnait pas d'ailleurs l'état d'usure de ce tube. M. Kuss ne croit pas que l'on puisse reprocher au directeur ou au mécanicien de ne s'être pas complètement conformés aux prescriptions de l'article 36 du décret du 5o avril 1880. Ils faisaient tout ce qu'ils pouvaient ,et il serait à désirer que toutes les petites chaudières verticales analogues fussent entretenues et surveillées avec autant de soin que l'était celle-ci.
Il résulte des renseignements pris au Creusot qu'il y a été construit, de 187o à 1879, vingt-cinq grues locomobiles
du même type. Plusieurs de ces engins fonctionnent au Creusot même, le tube-cheminée n'a été visité dans aucune
jusqu'à ce jour, parce qu'il n'est pas accessible sans démontage complet de la chaudière.
Le fer paraissant devoir résister beaucoup mieux que le
cuivre à l'usure causée par les escarbilles, la grue du Cheylas a été remise en service après remplacement du tube écrasé en cuivre par un tube en fer.
l'accident ne peut être dû qu'à l'affaiblissement excessif du tube-cheminée.
M. l'ingénieur en chef Villot, en suivant la diminution graduelle des épaisseurs, estime que le cuivre avait 2 Mil-
L'usure a été produite, non par une action chimique, mais par une action mécanique. Le tirage de la cheminée entraînant, avec les produits
.8 kilog.
de la combustion, des escarbilles et des cendres légères, le frottement de ces matières a suffi pour user le cuivre. Lors des nettoyages opérés chaque quinzaine, le mécaGien examinait les parties accessibles. L'intérieur de la cite -
lim. au centre de l'écrasement, ce qui correspond à un effort de 4 kilog. par millimètre carré sous la pression de
Des ouvrages spéciaux donnent pour la charge pratique par compression du cuivre laminé, recuit, 2 kilog. On avait donc beaucoup dépassé la charge de sécurité. En même temps que le métal était comprimé dans sa section