Annales des Mines (1883, série 8, volume 3)
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RAPPORT SUR L'EXPLOSION DE LA CHAUDIÈRE
horizontale, il supportait une tension verticale ; cet ensemble d'efforts devait avoir pour effet de rendre même suspecte une charge de compression horizontale égale à la charge pratique (2 kilog.) acceptée dans les cas simples où le métal ne travaille que dans un seul sens. L'amincissement si considérable du cuivre montre combien sont réels et peuvent avoir d'importance les plié. nomènes d'usure rapide d'une matière relativement dure
par une matière relativement tendre quand on fait intervenir comme élément la vitesse de la matière tendre. M. Villot propose d'adresser une circulaire aux ingénieurs chargés de la surveillance des appareils à vapeur pour leur signaler la cause d'usure ainsi prise sur le fait et les inviter à porter leur attention sur tous les cas où des faits analogues pourraient se présenter, car le Creusot n'a peut-être pas été le seul établissement qui ait construit de pareilles chaudières. M. l'inspecteur général, directeur du contrôle, adopte l'avis de l'ingénieur en chef et propose d'adresser une circulaire aux ingénieurs pour leur faire connaître les causes de l'explosion de Cheylas et les inviter à signaler sans retard tous les cas semblables qui parviendraient à leur connaisance. Ces rapports seraient transmis à la Commission centrale. OBSERVATIONS.
Les rapports des ingénieurs indiquent suffisamment la cause de l'accident : usure de la paroi de cuivre par les cendres entraînées avec les gaz chauds. L'échappement de vapeur qui débouche dans la cheminée au. dessus de la chaudière donne lieu à un tirage énergique; s'il n'est pas dirigé exactement suivant l'axe de la cheminée, si le foyer est plus actif d'un côté que de l'autre, les cendres seront plus abondantes ou lancées plus
D'UNE GRUE LOCOMOBILE A VAPEUR, ETC.
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vite d'un côté que de l'autre; de là l'inégalité d'usure dans la même section de la cheminée. Cette explication paraît préférable à celle qui s'appuie sur le mouvement en avant de la machine, ce mouvement ferait que les poussières
attaqueraient plus vivement la paroi antérieure que la paroi opposée ; la vitesse d'avancement est bien petite comparée à celle du tirage; quelle qu'elle soit, toute la chaudière et son contenu avançant en même temps, le mouvement transversal du courant par rapport à l'axe de la cheminée est nul.
Il résulte d'une explication fournie à votre rapporteur par le Creusot et le service local, que l'échappement de vapeur pénétrait dans la cheminée à Orn,20 au-dessus de la
partie supérieure de la chaudière et qu'il y débouchait horizontalement par le côté et sans être recourbé parallè-
lement à l'axe de la cheminée. La partie usée qui s'est ouverte est à om,3o au-dessous de cet orifice et dans la partie de la cheminée comprise dans la chaudière et soumise à la pression de la vapeur. Cette partie amincie ne se trouve pas exposée directement au jet de la vapeur, mais, sans avoir de croquis rigoureusement exact de cette disposition, il est permis d'admettre que l'usure, portant entièrement d'un seul côté a été causée par la disposition spéciale de l'échappement. D'ailleurs le Creusot se propose de substituer la tôle de fer à la tôle de cuivre; cette modification aura lieu au fur et à mesure de la mise en réparation des locomobiles de ce type.
On peut se demander aussi si l'épaisseur du tube-cheminée neuf n'était pas inégale, ce qui peut arriver pour des tubes étirés de grand diamètre ; en ce cas l'usure aurait pu être uniforme en faisant ressortir d'autant plus les inégalités d'épaisseur.
J'ai l'honneur de proposer à la Commission centrale d'émettre l'avis suivant