Annales des Mines (1883, série 8, volume 3)
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RAPPORT DE LA SOUS-COMMISSION.
MATÉRIEL DES CHEMINS DE FER DE LA CORSE.
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rail, puisque, pour que ce résultat fût atteint, il faudrait, ainsi qw, 2°. l'indique l'épure (Pl. VI, fig. 3), que (,) Avec l'inclinaison de 1/20, au contraire, la résultante des forces
tandis que les couples résistants des deux chevillettes du rail à double champignon peuvent être mesurés par la largeur totale du coussinet qui est généralement égale à trois fois la largeur du
qui agissent sur le rail ne sort pas de l'âme dudit rail qui, par conséquent, se trouve dans les conditions régulières de résis.
patin.
tance (Pl. VI, fig. 4).
ANNEXE F. (Annexe remise par N. Martin.) L'adoption d'une voie de u mètre de largeur a principalement pour but de réduire les dépenses de premier établissement en permettant aux ingénieurs de tracer les chemins de fer avec des courbes de très faible rayon lorsque ces chemins de fer pénétreront dans les gorges escarpées des montagnes de la Corse. Il est même probable que ces courbes devront être àdmises sur les points où la déclivité atteindra la limite maxima. Il faudra donner au rail extérieur un surhaussement relativement considérable, et il est certain que la machine (quelque que soit la perfection avec laquelle elle sera construite) éprouvera des
mouvements de lacet, de roulis ou de tangage assez accentués lorsqu'elle suivra une courbe de 100 mètres en descendant des pentes de 0,025 à 0,030. Il importe donc au plus haut degré d'adopter dans cette circonstance le système de voie dont les attaches résisteront le mieux aux efforts horizontaux exercés au sommet du rail par les coups de lacet de la machine. Or, il est incontestable que la voie à double champignon présente une stabilité beaucoup plus grande que la voie Vignole, surtout en ce qui concerne la résistance aux efforts transversaux. Rappelons en quelques mots les avantages que présente la voie à double champignon à ces points de vue. 10 A la force qui tend à écarter les rails la voie Vignole ne ré-
siste que par le crampon extérieur, tandis que la voie à double champignon oppose la résistance de toutes les chevillettes.' A la force qui tend à renverser le rail la voie Vignole ne résiste que par le crampon intérieur, tandis que les deux chevillettes de la voie à double champignon résistent ensemble. Le couple résistant du crampon a pour bras de levier la base du rail Vignole,
5° Si, pour résister à l'effort horizontal qui tend à augmenter l'écartement des rails, on emploie les bagues en fonte indiquées par M. l'ingénieur en chef, on répartit la pression du crampon sur une plus grande surface de bois, mais on crée une autre cause de destruction de la traverse et, en fait, les crampons de la voie Vignole tendent toujours à prendre du jeu, à élargir leurs trous et à fendre les traverses.
Si, pour rendre deux crampons solidaires, on pose une ou deux selles en fer par rail, on n'intéresse à. la résistance que deux ou quatre crampons supplémentaires; l'encastrement des sellettes
dans les traverses en active notablement la destruction, sans compter que les selles créent deux points d'appui à surface réduite sous lesquels le bois cède promptement.
4° Si, pour résister au couple qui tend à renverser les rails, on double les crampons intérieurs, cette multiplication de crampons a pour effet de détruire rapidement la traverse et cet effet destructeur sera d'autant plus rapide que les traverses, dans le cas particulier qui nous occupe, ont naturellement des dimensions plus faibles.
Pour combattre la double tendance du rail Vignole à prendre un surécartement dangereux et à se renverser, la compagnie s'est décidée à élargir le patin de manière à pouvoir le percer pour livrer passage aux crampons; nous ne pouvons pas proposer un pareil expédient avec les rails légers de la voie étroite. 5° Ajoutons que le rail Vignole se pliera moins facilement que le rail à double champignon suivant les courbes de 100 mètres et même de 60 mètres de rayon qu'on sera obligé d'adopter dans quelques circonstances exceptionnelles. 6^ Pour s'opposer au mouvement longitudinal des rails Vignole,
on fait ordinairement une encoche dans le patin du rail. Cette encoche crée un point faible et nous avons remarqué que les ruptures se manifestaient fréquemment sur ce point, principalement avec les rails d'acier. Il suffit avec le rail à double champignon de faire porter l'éclisse intérieure sur les coussinets pour s'opposer très efficacement à ce mouvement. 7° La voie à double champignon présente par sa masse plus de résistance que la voie Vignole aux mouvements de lacet ou de roulis de la machine.