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liberté de minces débris de membranes végétales, presque toujours des cuticules de feuilles ou de rameaux M. V. Gümbel a reconnu ÉTUDES SUR LA CONSTITUTION DES COMBUSTIBLES FOSSILES,

Depuis quelques années, la constitution et le mode de formation des combustibles fossiles ont été l'objet de nouvelles recherches, et l'un des travaux les plus importants auxquels elles ont donné lieu, celui de M. Grand'Eury, a été publié dans ce recueil (*). En Allemagne, M. P.-F. Reinsch, puis MM. Fischer et Rüst (**), se sont occupés de la même question, mais à d'autres points de vue. On sait que M. Grand'Eury conclut à la formation des houilles par sédimentation, au moyen de débris végétaux, feuilles et écorces presque exclusivement, emportés par les eaux et séparés, par une sorte de préparation mécanique, des matières minérales entraînées en même temps. M. Fayol, de son côté, a exprimé la même opinion, mais il admet que le dépôt s'est fait en eau profonde par lits inclinés, et non, comme M. Grand'Eury, sous une épaisseur d'eau assez faible, par couches horizontales, dans des bassins soumis a des affaissements successifs. M. C.-W. V. Gümbel vient de consa-

crer à une étude du même genre un important mémoire (*"), qui confirme la plupart des observations de M. Grand'Eury, mais combat sur quelques points ses interprétations et ses conclusions, et qu'il a paru intéressant de faire connaître avec quelques détails aux lecteurs des Annales. M. v. Giimbel a eu recours, pour ses recherches, a un procédé

chimique souvent employé déjà par les paléobotanistes,

niais

auquel il a apporté d'heureuses modifications, qui lui ont permis d'obtenir des résultats beaucoup plus complets que ses devanciers. On sait que l'acide nitrique, et mieux encore l'acide nitrique et le chlorate de potasse, exercent sur le charbon des réactions oxydantes, étudiées en détail par M. Berthelot, et qui le transforment en acide ulmique ; la réaction est plus ou moins rapide, plus ou moins énergique, suivant la nature des charbons. En traitant ensuite par la potasse ou l'ammoniaque la matière ainsi attaquée, on dissout l'acide ulmique à l'état d'ulrnate alcalin et l'on met en (*) Annales des Mines, I.- vol. de 1882, p. 99. (**) Zeitsehrift f. Krystallographie und Mineralogie, t. VII, p. 209. (***) Sitzungsberiehte der k. bayer. Alcad. d. Wissensehaften. Math,phys. Cl. 1883. 1, p. III à 216; pl. I it III. Beitreige zur Kenntniss der Texturverhattnisse der Mineralkohlen, von Dr. C.-W. v. Gtimbel, k. Oberbergdirector u. Vorstand d. k. b. Oberbergamtes.

que ces fragments de cuticules n'étaient pas les seuls éléments des combustibles fossiles qui eussent conservé leur structure seulement ils résistent seuls à l'action des alcalis, tandis que les autres portions encore organisées, mais complètement transformées en charbon, sont entièrement dissoutes; il faut donc soumettre à l'examen microscopique les fragments attaqués avant de faire agir la dissolution alcaline ; le plus souvent leur couleur foncée, qui les rend tout à fait opaques, rend l'observation très difficile; mais en les traitant par l'alcool absolu on les décolore ou du moins on les éclaircit assez pour pouvoir aisément reconnaître, après ce traitement, la structure des parties organisées. Il suffit, d'après M. V. Gtimbel, d'employer pour ces observations des esquilles de charbon détachées au marteau, les unes suivant la stratification, les autres suivant une direction normale, sans recourir à la préparations, toujours délicate, de véritables lames minces. Il recommande l'emploi d'une dissolution saturée de chlorate de potasse, et d'acide nitrique de 1,47 de poids spécifique; l'attaque se fait à froid et plus ou moins rapidement suivant la nature des charbons soumis à l'étude. En général, les combustibles les plus

anciens sont les plus réfractaires à l'oxydation; mais on réussit cependant à les attaquer, au moins en partie, en recourant à l'action de la chaleur, et au besoin en substituant au chlorate en dissolution le chlorate solide mélangé à la matière charbonneuse, et en traitant par l'acide concentré. Pour les plus résistants, comme le fusain de la houille ou l'anthracite, on peut faciliter l'attaque en les faisant préalablement bouillir dans l'acide sulfurique concentré. Enfin dans quelques cas, l'incinération, déjà indiquée par plusieurs auteurs, reste le seul moyen disponible pour mettre en évidence la structure intime des charbons. Il importe de se mettre en garde contre les erreurs qui peuvent résulter, lors de l'examen microscopique, de certaines apparences, telles que l'aspect de très minces esquilles de schiste dont les variations d'épaisseur donnent lieu à des lignes plus foncées qui feraient croire parfois à un réseau cellulaire. On observe souvent aussi des pellicules jaunâtres, fréquemment percées de petits trous, affectant quelquefois une forme sphérique, qui sont uniquement constituées par de la résine ou de la matière ulmique en flocons et que certains auteurs ont prises pour de la substance protoplasmique. On peut

également être trompé par des concrétions de nature purement minérale, formées, par exemple, de calcite, de dolomie, de fer car-