Annales des Mines (1883, série 8, volume 3)
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de boue argileuse. C'est à ces variétés que se rattachent les charbons à gaz de Falkenau, tout à fait analogues aux tourbes compactes dont il a été question plus haut (Lebertor Il faut mentionner enfin, comme le dernier terme do ce groupe des lignites terreux, le pyropissite de Weissenfels qui se rattache, du reste, étroitement au charbon gaz de Falkenau, mais qui en diffère comme aspect, notamment parce qu'il est presque pulvéru-
lent. Il est constitué par une substance d'un jaune brun, qui se montre composée de petits grains irréguliers, opaques, avec des débris foliaires peu nombreux, à structure conservée, appartenan t à des mousses. Le pyropissite de Sauforst a une composition analogue, mais il renferme une quantité beaucoup plus grande de
restes de feuilles de mousses et de graminées, avec de gros fragments de bois à structure très visible, mais transformés comme toute la masse en une substance jaune friable. On y reconnait des grains de pollen en nombre considérable, et l'action de l'acide
nitrique et du chlorate de potasse y fait découvrir une grande quantité de pellicules perforées, souvent en forme de boules, de matière résineuse. On peut rapprocher aussi de ces variétés de lignites le dysodile qui se trouve dans les gîtes des environs de Bonn et de la Rhcen,
et qu'on traite pour en extraire de la paraffine. Il se divise par feuillets minces comme du papier, par suite de l'interposition d'une substance argileuse, mêlée de fines particules quartzeuses, dans laquelle se trouve enfermée la paraffine, L'action des réactifs oxydants ne permet d'y reconnaître qu'une très faible quantité de
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dans les parties mates, et des fibres ligneuses concentrées dans les
lits brillants ; il y aussi, comme dans le pyropissite, des pellicules perforées, constituées par une matière résineuse. Le charbon brillant du Traunthal paraît entièrement formé de tissus fibreux et, en l'incinérant, on constate que toute la masse présente la structure du bois, avec des fibres ponctuées et des rayons médullaires parfaitement distincts. A la catégorie des pechkohle tertiaires proprement dits appartiennent les charbons de flring, qui datent de l'éocène supérieur. Les couches de combustibles de ce gisement sont intercalées entre des couches marneuses certainement marines, et accompagnées de couches calcaires dans lesquelles on trouve, avec des coquilles terrestres ou d'eau saumâtre, de nombreuses empreintes végétales bien conservées, qui ont été décrites en détail par M. C. y. Ettings-
hausen. On peut admettre, à ce qu'il semble, que ce dépôt s'est formé dans une baie dont l'eau était devenue à moitié douce et dont les rives presque plates étaient couvertes d'une végétation ligneuse analogue à celle des swomps de la Louisiane; les débris plus ou moins décomposés provenant de cette végétation étaient entraînés par l'eau et ont ainsi donné naissance à un gîte charbonneux. En traitant par des réactifs oxydants ces charbons, composés de lits à peu près également brillants, on reconnaît qu'ils sont constitués presque exclusivement par des débris de feuilles et de tissus parenchymateux ; les lits plus mats se distinguent par l'en-
chevêtrement de leurs éléments et par la présence d'un peu de
débris végétaux à structure cellulaire et quelques grains de pollen, avec de nombreuses pellicules brunâtres à contours irréguliers sans structure discernable, qui paraissent avoir une origine animale. Il est probable qu'on a affaire ici à un dépôt formé dans un bassin d'eau douce ml vivaient de nombreux animaux, dont les
fusain à fibres nettement ponctuées, ainsi que par une assez forte proportion d'argile mélangée. En incinérant le coke formé naturellement dans certaines parties de la mine par des incendies souterrains, on constate également que toute la masse du charbon est formée de parcelles végétales à structure conservée, parmi lesquelles dominent des restes de feuilles et de très petits fragments
débris se déposaient au fond avec de l'argile et quelques fragments
de bois.
de plantes, à la manière de certaines formations tourbeuses. Pechkohle. Entre les lignites à cassure brillante et les véritables pechkohle ressemblant à la houille viennent se placer encore quel. ques charbons, parmi lesquels on peut citer celui de Prevali, en
Carinthie; ce charbon, de couleur noire, est formé de lits alternants, les uns mats, les autres très brillants. En l'étudiant à l'aide de l'action de l'acide nitrique et du chlorate de potasse, on y découvre une grande quantité d'éléments organisés, fragments d'épidermes et débris de tissus parenchymateux, avec grains de pollen,
Les charbons de Cosina, en Dalmatie, appartenant à l'étage liburnien, ont avec ceux-ci une ressemblance extrême ; ils paraissent formés principalement de débris ligneux à structure indiscernable avec des membranes épidermiques et une assez forte proportion d'argile. Le pechlcohle de Djiddeh, près de la mer Caspienne, se montre également composé de fibres ligneuses, mais à structure conservée.
L'un des principaux gisements de pechkohle est celui qui s'étend le long du bord septentrional de la chaîne des Alpes dans le sud de
la Bavière, et qui appartient à l'oligocène supérieur (Miesbach,