Révisions de la page | Historique de transcription | Annales des Mines (1883, série 8, volume 4)

26

ET sua UN GRAND TRAVAIL A Y EXÉCUTER.

ÉTUDES SUR LE BASSIN DE FUYEAU

encore l'emplacement de la couche; parfois cependant cette couche disparaît, non qu'elle ait été relevée ou rabaissée par mie dénhellation, mais parce qu'elle s'est affaissée; on passe dessus dans les matières argileuses de

transport, et l'on continue la galerie de niveau pour retrouver la couche saine et en place, après cette,altération momentanée. L'expérience a démontré depuis longtemps que les moulières diminuent d'amplitude en profondeur et

un certain nombre d'entre elles, par suite de l'approfondissement des travaux, n'existent déjà plus dans les niveaux actuellement exploités. L'explication du phénomène des moulières a été donnée

par M. de Villeneuve, et les observations subséquentes n'ont fait que la confirmer. Les eaux de surface chargées d'oxygène et d'acide carbonique, en pénétrant dans le sol par les cassures verticales .qui ont, au début, formé, l'axe de la moulière, ont oxydé les pyrites répandues dans toutes les couches de ce terrain, en particules souvent presque indiscernables. Sous l'action de l'acide carbonique dissout et 'de l'acide sulfurique naissant, les calcaires ont été partiellement dissouts, les carbures d'hydrogène pré-

existant dans le charbon attaqués et détruits, et cette action a fini par produire des vides qui ont amené les affaissements des couches se propageant jusqu'à la surface; de là l'aspect chaotique et déprimé des affleurements de moulières, Les cavernes ont eu pour origine .des vides préexistants, mais beaucoup moins importants. La dissolu-

tion de leurs parois les a agrandies, puis l'entrainement des parties argileuses résultant de la .dissolution des calcaires ,supérieurs, les a fréquemment remplies à nouveaux des éléments détritiques qu'on y rencontre toujours. Ces modifications des couches de combustibles et des roches avoisinantes ne sont pas particulières au bassin à lignite de Fuveatt.;sous des formes un peu différentes etavec des intensités nplus faibles, tenant à la quasi-verticalité des

57

couches qu'on y exploite, le bassin de Manosque offre les les mêmes caractères. Il paraît que les combustibles exploités sur le plateau du Larzac font de même, d'après ce qu'a bien voulu me dire M. l'inspecteur général de Nerville ; enfin le mémoire de M. Lallemand, sur les lignites de la Bohême (Annales des mines, 5° livraison de 188 signale l'existence dans la couche de lignite exploitée, de vastes'cavité,s remplies d'argile et de poussière de charbon et dont la formation et le remplissage me paraissent avoir une origine tout à fait analogue à celles des Bouches-duRhône. Sans qu'on puisse dire que les lignites seuls présentent le phénomène d'altération des moulières, il paraît au moins que c'est cette nature de combustible qui est la plus propice à son développement. Il ne serait peut-être pas téméraire de penser que cela tient :à la prépondérance de l'oxygène dans leurs parties volatiles. On s'explique bien que dans les parties profondes, les moulières disparaissent par la double raison que les eaux y doivent être dépouillées des éléments oxygénés, et que les variations de niveau de la nappe générale aquifère, ne descendent pas au-dessous d'une certaine profondeur sous le sol, passé laquelle les roches sont constamment

baignées et jamais alternativement mouillées et .asséchées.

Toute faille doit pouvoir, lorsqu'elle est considérée audessus du niveau moyen des eaux et qu'elle est assez peu serrée, donner lieu aux phénomènes d'altération des moulières, et c'est bien en effet ce que l'on constate. .0n voit même parfois des parties qui ne sont en relation ni avec une dislocation horizontale, ni avec un rejet vertical, et qui constituent ce que les ,mineurs appellent des ronds de mou; ils sont causés par une introduction d'eaux superficielles pénétrant d'une manière ou d'une autre. dans la mine. Toutefois il est un fait qui doit avoir sa raison d'être eLque les travaux ont établi : la véritable moulière