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ÉTUDES SUR LE BASSIN DE FUVEAU

ET SUR UN GRAND TRAVAIL A Y EXÉCUTER.

véritables régulateurs pour l'épuisement du capital d'eau emmagasiné derrière eux. Cette année 1856 vit s'implanter dans le bassin des Bouches-du-Rhône une société puissante qui, achetant une partie des concessions, puis s'en annexant d'autres par la suite, ne tarda pas à constituer un centre très important. Ce fut un grand bien pour la mise en valeur des richesses minérales de la vallée de l'Arc. La Société Lhuillier et Ce, plus tard Société anonyme des charbonnages des Bouchesdu-Rhône, sous le coup de nécessités très graves qui s'im-

une galerie partant du point le plus bas des territoires con-

posèrent à elle dès son début, fut obligée de constituer fortement son personnel technique, et d'appliquer les procédés perfectionnés de l'art des mines aux diverses lu anches de son exploitation. Au prix d'écoles inévitables dans ses débuts, elle a été, grâce à sa puissance financière, à l'énergie et à la capacité de son personnel, l'artisan principal et incontestable des progrès accomplis dans le bassin des Bouches-du -Rhône depuis vingt cinq ans. Dès les premiers mois de l'exploitation de ses concessions, la Société Lhuillier avait été frappée de la gravité exceptionnelle de la question d'épuisement. La Société Michel-Armand était fixée à cet égard. Il se produisit alors tout naturellement un projet de fusion entre les nouveaux venus et les anciens exploitants du bassin. L'idée d'une grande galerie de rabais était déjà dans les esprits; l'administration y poussait, aussi accueillit-elle avec empressement un projet de fusion qui malheureusement devint lettre-morte par suite de défaut d'entente finale. Quoiqu'il en soit, le problème de la grande galerie d'écoulement était posé; si la solution la plus radicale qu'on envisage aujourd'hui sans appréhension et qui consiste à conduire les eaux à la mer n'avait pas été dès l'abord considérée comme possible, on parlait déjà de traverser la chaîne de l'Étoile en partant soit de Roquevaire à la cote 1,)5, soit de la Bourdonnière à la cote 161. On avait aussi étudié

cédés : le moulin du Pont-de-Bouc à la cote 167. L'une

.quelconque de ces trois galeries aurait eu une longueur de 6. 000 à 7.000 mètres et eût coûté aux environs de 2 millions.

L'abandon du projet de fusion entre les deux sociétés fit reléguer au second plan les moyens d'épuisement naturel il fallait que la démonstration de 1840 se renouvelât sur une plus vaste échelle. De cette époque date le placement de la grande machine Léonie par la Société Lhuillier et Ce, et plus généralement l'inauguration par elle d'une recherche active, incessante de tous moyens mécaniques ou autres propres en dehors de la galerie, à lutter efficacement contre les eaux. L'exposé de la discussion de tous ces moyens constituera à lui seul un chapitre extrêmement intéressant de l'histoire de l'ex-

ploitation lignitifère. Le tableau de l'extraction de cette société, qui commence en 1W56 par 14.000 tonnes, et qui

en 1882 atteint 252.000, montre par cet accroissement que la lutte avec les eaux a été en somme couronnée de succès, puisqu'elle a permis ce développement important dans la production ; mais peut-on dire que ce succès a été complet? Non certainement : le diagramme de la Pl. III le montre d'une manière saisissante. Il y a autre chose : la question de sécurité n'est pas tout ; il y a aussi la question économique : on conçoit que si déplorable que puisse être à un moment donné l'obligation de fuir devant les eaux, ce pourrait être, en présence d'une dépense trop considérable pour supprimer ce danger, la seule et unique formule d'exploitation rationnelle imposée par la situation. Il faut donc, et c'est ce qu'il sera facile d'établir plus loin, montrer que non seulement techniquement, mais aussi économiquement parlant, on est invinciblement ramené vers la seule solution logique consistant à profiter du voisinage relatif de la mer pour y dégorger les eaux. C'est cette conviction qui, d'abord acceptée par les exploitants du bassin en 1857,