Révisions de la page | Historique de transcription | Annales des Mines (1883, série 8, volume 4)

ET SUR UN GRAND TRAVAIL A Y EXÉCUTER.

6o

ÉTUDES SUR LE BASSIN DE FUVEAU

nien, puis l'aptien, toujours renversés et paraissant s'enfoncer sous le corallien de la cascade de Siège. Il suit delà que le fuvélien passe bien encore en ce point:,

mais resserré entre la faille au sud de la butte et la réapparition de l'étage à Mélanopsis. En mesurant très exactement la distance entre les dernières couches pisolithiques visibles qui ne sont certainement pas la fin du groupe

en ce point et l'apparition des mélanopsis qu'on. rencontre en abondance dans les terres cultivées, on trouve go mètres. Ainsi, c'est dans cet .espace de go mètres que, s'il n'y avait pas faille en ce point, devrait se loger tonte l'épaisseur qui sépare le valdonnien des bancs à pisolithes, soit fioo mètres environ. Il y a donc eu là indubitablement un relèvement qui a porté le valdonnien à fioo mètres audessus de sa position primitive. Où trouver là le passage des couches exploitables? Impossibilité absolue. En remarquant que la couleur de la terre végétale de grisâtre et claire devient brusquement rougeâtre et foncée à 45 mètres

au sud de la butte, on peut fixer sans grande indécision le passage de la faille qui accole les argiles des deux groupes. C'est ce qu'on peut appeler la faille de Siège. Un dernier mot : transportons-nous plus à l'est encore, au voisinage de la maison Léon Raphaël. En remontant le ravin du Grand-Babol , à son voisinage, on arrive à une apparition de la couche du plan d'Aups bien reconnaissable; elle plonge au sud selon la règle générale; si, partant

de là, on marche vers le nord, quelque temps qu'on y consacre et maintes fois je l'ai tenté, il est impossible de reconnaître entre ce point et la route de Mimet à Simiane, où l'on est en plein dans les argiles et calcaires bégudiens, le passage des cyrènes striées ou des mélanopsis. Les argiles bégudiennes sont là, selon toute probabilité, accolées à l'étage du plan d'Aups, ce qui suppose une amplitude de rejet plus colossale encore que celles précédemment indiquées.

6

Concluons donc sans plus nous étendre, qu'en comptant sur les deux conditions exigibles pour adopter le tracé brisé

par la Malle, savoir la continuité et l'exploitabilité d'une bande de Grande Mine tout le long de la chaîne de l'Étoile à la profondeur de la future galerie, on se préparerait les plus graves mécomptes. Observons d'ailleurs que rien n'empêchera, quand on aura atteint la Grande-Mine par le tracé direct, de diriger à l'ouesttout aussi bien qu'à l'est des galeries d'exploitation. L'idée du tracé brisé par la Malle a donc été définitivement abandonnée et l'on en est revenu au tracé de la plus courte distance en ligne droite entre le littoral et l'extrémité occidentale connue du lambeau de Gardanne. La galerie se dirigera, à très peu près, sur l'orifice de l'ancienne galerie Mallet; elle atteindra la GrandeMine à la cote 57, si on lui donne 5 millimètres de pente; elle se développera alors sur 3.5oo mètres de longueur et arrivée dans la région du puits du Fourneau, elle atteindra le lambeau principal, après un nouveau travers-banc de 2.000 mètres environ, à 5oo mètres au sud de Gréasque. A ce point elle pourra, se retournant à angle droit, aller drainer toute la Grande-Mine jusqu'à Trets, l'extrémité orientale du bassin, qu'elle atteindra après un parcours total de 37 kilomètres depuis son orifice, parcours qu'on pourra porter à 4o kilomètres en comptant la branche sud qu'on détachera nécessairement pour venir à l'aval du puits Léonie. La quantité de charbon qu'elle permettra d'extraire sans épuisement sera de 25 millions de tonnes environ. La pente de 3 millimètres qu'on a supposée est bien supérieure, comme on le sait, aux déclivités qu'on s'accorde à donner aux galeries d'écoulement. Si l'on donne la pente

de 1/2 à i millimètre, bien suffisante pour écouler des masses d'eau considérables surtout dans des parois régulières, la quantité de tonnes asséchées naturellement se trouve monter à 4o.000.000 environ. Le point de départ, avons nous dit, doit être quelque