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Annales des Mines (1883, série 8, volume 4)

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EXPLOSION D'UN BOUILLEUR DANS UNE SCIERIE A BOIS. 247

Les différences assez notables, qui existent entre ces divers résultats, peuvent s'expliquer non seulement pour les différences d'orientation, mais aussi et surtout par le défaut d'homogénité du métal, que nous avons constaté dans les surfaces de cassures. Ce tableau montre que la limite d'élasticité est assez rapprochée de la ténacité, tandis que, dans les fers et les aciers, le premier chiffre est sensiblement la moitié du second. Ainsi que nous l'avons indiqué précédemment, il faut en

conclure que le métal était fatigué. En effet, on sait que les allongements élastiques sont, même dans la période de déformation, sensiblement proportionnels aux charges ; la limite d'élasticité est la charge sous laquelle commencent les allongements permanents, et à partir de laquelle les allongements totaux croissent rapidement.

Un métal qui a été étiré de manière que sa limite d'élasticité ait été dépassée se comportera donc, dans les essais par traction, comme un nouveau corps ayant une limite d'élasticité supérieure à la limite primitive, et précisément égale à la charge qui a produit la déformation; il en résulte, comme conséquence nécessaire, la diminution de l'allongement de rupture.

NUMÉROS

LIMITE

des barrettes.

d'élasticité.

II

25,4 26,3

III

27,5

IV

VI.

26,0 21,6 24,1

VII VIII

23,8 21,7

1

V

ALLONGEMENTS

TÉNACITÉ.

30,3 32,3 30,0 32,1 28,3 27,5 29,1

26,0

pour 100

à la rupture. 2,42 3,77 2,00 3,55 2,90 1,70 3,10 9,00

Le rapprochement de la limite d'élasticité et de la ténacité indique donc un métal fatigué, et ce résultat peut être obtenu par diverses opérations physiques, et, pour une tôle de chaudière, par un coup de feu.

Dans le cas présent, il y a lieu, comme nous l'avons montré, de rejeter cette dernière cause, et il est naturel d'admettre que l'altération s'est produite, en raison de l'aigreur des tôles, dans l'opération du cintrage qu'elles ont eu à subir.