Révisions de la page | Historique de transcription | Annales des Mines (1883, série 8, volume 4)

252 NOTE SUR L'EXPLOSION D'UNE

CHAUDIÈRE VERTICALE

séparent la deuxième de la troisième travée du ballage, à partir du

c'est elle qui, au moyen de branchements,

envoie la vapeur à toutes les machines. Tel était l'ensemble des dispositions, pour ce qui concerne les appareils à vapeur, quand eut lieu l'explosion du 31 mars. La chaudière verticale n° 5, placée dans l'extrémité est de la forge, fit explosion à huit heures du matin, quelque temps après le changement de poste des ouvriers, et quand la machine du puddlage no II était arrêtée. Elle s'est divisée, à partir de 2",20 environ du bas, en un assez grand nombre de morceaux qui ont été lancés dans toutes les directions ; la maçonnerie entourant la chaudière a été projetée avec violence, et par suite de ces projections et de la grande

production de vapeur, la toiture et la charpente de la

AUX FORGES DE MARNAVAL (HAUTE-MARNE).

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affreusement brûlées, et les membres ou la tête fracassés ; elles furent déposées dans un des bureaux de l'usine. Trentesix, gravement atteintes, principalement brûlures et fractures compliquées, furent transportées à Saint-Dizier, quatorze à l'asile des aliénés, et vingt-deux à l'hospice, pour y être soignées ; trente-huit, moins gravement blessées, furent amenées à leur domicile à Marnaval. A l'hospice, six succom-

bèrent le ler avril, et le même jour un des blessés de l'asile. Quant aux blessés traités à domicile, deux succombèrent le soir même du 31 mars, et un le 1" avril. Une der-

nière victime, 'morte le 7 à l'hospice, vient s'ajouter à cette funèbre liste. En résumé, 28 morts et 63 blessés plus ou moins grièvement, dont quelques-uns ne sont pas encore hors de danger (*) , telle a été la terrible conséquence de l'explosion du 51 mars, sans parler des dégâts

halle ont été emportées et disloquées sur environ goo mètres carrés de surface ; les conduites d'eau, de vapeur, ont été brisées, ployées, et à la vapeur de l'explosion venait

matériels. Il résulte des témoignages recueillis que tous les quinze

conduite de vapeur ayant été rompue à l'endroit de l'explosion. -Autour de cette irruption de vapeur et de poussières brûlantes et sous une avalanche de briques, de tuiles, de

dière qui a éclaté a été examinée les 25 et 26 mars, elle était en bon état, tant à l'intérieur qu'à l'extérieur.

encore s'ajouter celle des autres chaudières, la grande

débris de charpente, de fer, de fonte, se trouvaient réunis près de cent ouvriers au moment de reprendre leur travail

journalier. Le sauvetage a été immédiatement organisé par M. Defert, directeur de l'usine; il s'est opéré clans des conditions très difficiles au milieu d'un nuage formé par la poussière soulevée et par l'énorme quantité de vapeur s'échappant de la conduite générale communiquant avec toutes les chaudières ; cependant, au bout de dix minutes, on parvint à fermer tous les robinets de prise de vapeur des chaudières. A onze heures, on avait la certitude qu'il ne restait plus personne sous les décombres. Dix-sept personnes ont été trouvées mortes, la plupart

jours chaque chaudière est piquée, nettoyée et goudronnée pour empêcher l'adhérence des dépôts. La chau-

Le flotteur indiquait mo centimètres d'eau. La pression était de 5',5o à 51,75, le timbre des chaudières étant de 6'. Les machines du puddlage étaient arrêtées, mais celles des fers marchands étaient en mouvement. Nous joignons à ce rapport un plan de l'usine (Pl. VII, fig. 3) avec la désignation et l'emplacement des chaudières; disons de suite qu'au moment de l'explosion, les chaudières horizontales n°' 4 et 6 et la chaudière verticale n° 8 n'étaient pas en feu. La chaudière n° 5 a un diamètre intérieur de lm, o et une hauteur de 15 mètres. A om,5o de sa base elle porte un trou d'homme horizontal de om,8o de diamètre et de im,00 (*) A la date du rapport, 22 avril 1883.