Annales des Mines (1883, série 8, volume 4)
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258 NOTE SUR L'EXPLOSION D'UNE CHAUDIÈRE VERTICALE
les tuyaux amenant la vapeur à la machine sont toujours remplis et chauds; il en est de même des cylindres à vapeur des grandes machines, qui sont entourés d'une enveloppe où la vapeur circule, même quand elles sont arrêtées ; la vapeur, avant d'arriver au tiroir, traverse cette enveloppe. Les effets dont nous venons de parler ne peuvent donc se produire ; d'ailleurs, aucune machine n'était mise en mouvement au moment de l'explosion. On ne peut attribuer l'explosion à un excès de pression,
AUX FORGES DE MARNAVAL (HAUTE-MARNE).
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plus de 7 kilogrammes, par suite de la hauteur d'eau, qui normalement est de 12m,5o. Nous reviendrons plus loin sur ce point ; constatons pour le moment que la pression de la vapeur ne dépassait pas celle pour laquelle la chaudière a été éprouvée. Quant à attribuer l'explosion à ce qu'on appelle une ébullition retardée, cette circonstance, qui d'ailleurs n'est pas généralement admise, ne peut être mise en avant à
ou à des soupapes surchargées; comme toutes les chau-
Marnaval, vu que la chaudière n° 5 n'a pas cessé un moment de rester sous feu, et que, de plus, elle a conti-
dières communiquent entre elles pour la vapeur, il faudrait
nuellement fourni de la vapeur.
les surcharger toutes, ce qui n'existe pas. Chaque chaudière porte un manomètre partant de o, et par conséquent gradué en kilogrammes, et les indications de l'un de ces appareils ne peuvent pas différer beaucoup de celles d'un autre; or d'après la déposition du chef d'atelier, chargé de la direction des chaudières, le manomètre placé vis-à-vis de son bureau marquait 5',50 à 5',75 immédiatement avant l'explosion. Le haut de la chaudière n° 5 portait deux soupapes, dont l'une a été brisée en partie ; mais nous avons pu vérifier la seconde, dont le bras de levier seulement était tordu. Le siège de la soupape avait un diamètre intérieur de 81."n',6 ; la soupape et le levier pesaient 111,200 ; les deux bras de levier avaient 77 et 67o millimètres de longueur ; le poids suspendu au bout était de 29k,500. D'après ces poids et dimensions, la pression effective pour laquelle la soupape doit se lever est 29,50 X 670 + i/,0
77
5.229 X 77
Comme nous l'avons dit, la chaudière a été éprouvée pour une pression effective de 6 kilogrammes. Il convient d'ajouter pourtant que, si la vapeur a une pression de 6 kilogrammes, par exemple, la partie inférieure de la chaudière verticale supporte une pression de
La chaudière n'était-elle pas alimentée convenablement ?
Les dépositions des personnes que nous avons entendues concordent toutes à dire que le flotteur du Ir 5 fonctionnait bien immédiatement avant l'accident, que la vanne d'alimentation était entr'ouverte et que l'eau se tenait un peu au-dessus de son niveau normal. Cette question est évidemment très grave, aussi avons-nous été plusieurs fois à Marnaval pour interroger de nouveau les ouvriers et employés et faire des recherches ; nous n'avons rien découvert qui puisse nous autoriser à dire que la chaudière n'était pas alimentée. On a même dit que le flotteur était peutêtre tombé au fond de la chaudière avant l'explosion, et que, par suite, ne fonctionnant plus, le contre-poids marquait constamment que la chaudière était pleine. En premier lieu, le flotteur a été projeté, au moment de l'explosion, contre le four à puddler à l'est, où il a été retrouvé
à côté du clapet et du Giffard ; s'il s'était détaché avant l'explosion, on l'aurait retrouvé sur le fond de la chaudière, qui n'a pas bougé. D'un autre côté, si le flotteur était tombé,
il est assez facile de voir qu'il aurait dû se détacher depuis longtemps, et on s'en serait certainement aperçu avec la surveillance telle qu'elle est organisée à Marnaval. Nous avons retrouvé la vanne d'alimentation de la chau-